Text/Jacques Lacan/Seminar XX/Acheronta 12 - Encore - Séminaire de Jacques Lacan - Mardi 20 mars 1973

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Encore

S?minaire de Jacques Lacan
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Mardi 20 mars 1973

Moi, j?aimerais bien que, que de temps en temps, j?aie une r?ponse, voire une protestation. J?ai pas beaucoup d?espoir puisque une des personnes qui, qui m?a donn? autrefois cette satisfaction, il est vrai que je ne l?ai suppli?e de tenir ce r?le qu?il y a une demi-heure, me prie d?y renoncer. Mais s?il y avait quelqu?un, par hasard, qui, dans ce que j?ai dit la derni?re fois, la derni?re fois dont, dont je suis sorti moi-m?me, disons seulement assez inquiet pour ne pas dire plus, et ce qui se trouve ?, ? ma r?, ma relecture s?av?rer pour moi-m?me tout ? fait supportable, disons, c?est ma fa?on ? moi de dire que c??tait tr?s bien, je ne serais pas m?content si quand m?me quelqu?un pouvait me donner le t?moignage d?en avoir entendu quelque chose. Il suffirait que, qu?une main se l?ve pour qu?? cette main, si je puis dire, je donne la parole.

Je vois qu?il n?en est rien, de sorte qu?il faut donc que je continue.

Ce sera peut-?tre moins bien cette fois-ci.

Je voudrais partir d?une remarque, de quelques remarques dont les deux premi?res vont consister ? rappeler ce qu?il en est du savoir. Et puis ? essayer de faire le joint et ? ce que pour vous aujourd?hui j??crirais volontiers de l?hainamoration qu?il faut ?crire : h.a.i.n.a.m.o.r.a.t.i.o.n. C?est le relief, vous le savez, qu?a su introduire la psychanalyse pour situer, pour y situer la zone de son exp?rience, c?est de sa part un t?moignage, si je puis dire, de bonne volont?. Si l?hainamoration, justement, elle avait su l?appeler d?un autre terme que de celui, b?tard, de l?ambivalence, peut-?tre, peut-?tre aurait-elle mieux r?ussi ? r?veiller le contexte de l??poque o? elle s?ins?re.

Peut-?tre aussi est-ce modestie de sa part.

Et en effet, si j?ai termin? sur quelque chose, ce quelquechose gr?ce ? quoi peut faire qu?aborder ce qui m?avait polaris? pendant toute mon ?nonciation de la derni?re fois, j?avais ?nonc? de ce dernier paragraphe qu?il y avait un nomm? Emp?docle, et j?avais fait remarquer que ce n?est pas pour rien que Freud s? en arme, que pour Emp?docle Dieu devait ?tre le plus ignorant de tous les ?tres, ce qui nous conjoint ? la question du savoir. Et ceci tr?s pr?cis?ment, disais-je, de ne point conna?tre la haine. J?y ajoutais que les chr?tiens plus tard ont transform? cette non-haine de Dieu en une marque d?amour.

C?est l? que l?analyse du corr?lat qu?elle ?tablit entre haine et amour nous incite, nous incite ? ce quelque chose d?un rappel, o? je reviendrai tout ? l?heure et qui est exactement celui-ci, qu?on ne conna?t point d?amour sans haine. C?est ? dire que, s?il y a connaissance de quelque chose, si cette connaissance nous d??oit qui a ?t? foment?e au cours des si?cles et qui fait qu?il nous faut r?nover la fonction du savoir, c?est bien peut-?tre que la haine n?y a point ?t? mise ? sa place. Il est vrai que l?-dessus, ce n?est point non plus ce qu?il semble le plus d?sirable d??voquer, et c?est pour ?a que j?ai termin? de cette phrase, on pourrait dire que plus l?homme pr?te ? la femme de le confondre avec Dieu, c ?est ? dire ce dont elle jouit,

rappelez-vous mon sch?ma de la derni?re fois, je vais pas le refaire,

moins il hait,

et du m?me coup moins il est,

disais-je d?avoir ?quivoqu? sur le h.a.i.t., et le est, e.s.t. en fran?ais,

c?est ? dire que dans cette affaire,

aussi bien, moins il aime.

Je n??tais pas tr?s heureux d?avoir termin? l?-dessus, qui est pourtant une v?rit?. C?est bien ce qui me fera aujourd?hui m?interroger une fois de plus sur ce qui se confond apparemment du vrai et du r?el, tel que j?en ai apport? la notion, telle q?elle s?es-sss-quisse dans l?exp?rience analytique, et ce qu?il y a bien en effet ? ne pas confondre.

Bien s?r que le vrai s?affirme comme visant le r?el. Mais ce n?est l? ?nonc? que comme fruit d?une longue ?laboration et, je dirai plus, d?une r?duction des pr?tentions ? la v?rit?. Partout o? nous la voyons se pr?senter, s?affirmer elle-m?me comme d?un id?al de quelque chose dont la parole peut ?tre le support, nous voyons que la v?rit? n?est pas quelque chose qui s?atteigne si ais?ment.

Dirai-je que si l?analyse se pose d?une pr?somption, c?est qu?il puisse s?en constituer un savoir sur la v?rit?.

Dans le sch?ma, le petit gramme que je vous ai donn? du discours analytique, le petit a s??crit en haut ? gauche et se soutient de cet S2, savoir en tant qu?il est ? la place de la v?rit?. C?est de l? d?o? l?interpelle le S? 131 pri? de dire ce n?importe quoi qui doit aboutir ? la production du S1, du signifiant dont puisse se r?soudre quoi ? Justement son rapport ? la v?rit?.

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La v?rit? disons, pour trancher dans le vif, est d?origine, aletheia/aletia, sur laquelle tant a sp?cul? Heidegger. Emet, le terme h?breu qui, comme tout usage de ce terme de v?rit?, a origine juridique. De nos jours encore, le t?moin est pri? de dire la v?rit?, rien que la v?rit?, et qui plus est toute, s?il peut, comment h?las pourrait-il, toute la v?rit? sur ce qu?il sait.

Mais ce qui est cherch? et justement plus qu?en tout autre dans le t?moignage juridique, c?est quoi ? C?est de pouvoir juger ce qu?il en est de la jouissance, et je dirai plus loin, c?est que la jouissance s?avoue et justement en ceci qu?elle peut ?tre inavouable, que la v?rit? cherch?e c?est justement celle-l? plus que toute autre en regard de la loi qui, cette jouissance, la r?gle.

C?est aussi bien en quoi, aux termes de Kant, le probl?me s??voque, s??voque de ce que doit faire l?homme libre au regard du tyran, du tyran qui lui propose toutes les jouissances en ?change de ceci, qu?il d?nonce l?ennemi dont le tyran redoute qu?il soit, en ce qui est de la jouissance, celui qui la lui dispute. Comment ne se voit-il pas que la question d?ailleurs que, qui s??voque de cet imp?ratif, au nom de rien de ce qui est de l?ordre du pathique ne doit diriger le t?moignage, de ce qui s?en ?voque apr?s tout, et si ce dont l?homme libre est pri? de d?noncer l?ennemi, le rival, si c??tait vrai, doit-il le faire ?

Est-ce qu?il ne se voit pas, rien qu?? ce probl?me ?voqu?, que s ?il est quelque chose qui assur?ment nous inspire toute la r?serve qui est bien celle que nous avons toutes 132, que nous avons tous, c?est que toute la v?rit? c?est ce qui ne peut pas se dire. C?est ce qui ne peut se dire qu?? condition de, de ne la pas pousser jusqu?au bout, de ne faire que la mi-dire.

Il y a autre chose qui nous ligote quant ? ce qu?il en est de la v?rit?, c?est que la jouissance c?est une limite. C?est quelque chose qui tient ? la structure m?me qu??voquaient au temps o? je les ai construits pour vous mes quadripodes, c?est que la jouissance ne s?interpelle, ne s??voque, ne se traque, ne s??labore qu?? partir d?un semblant. L?amour lui-m?me, ai-je soulign? la derni?re fois, s?adresse du semblant. Il s ?adresse du semblant et aussi bien, s?il est bien vrai que l?Autre ne s?atteint qu?? s?accoler, comme je l?ai dit la derni?re fois, au petit a cause du d?sir, c?est aussi bien au semblant d??tre qu?il s?adresse. Cet ?tre l? n?est pas rien, il est suppos? ? ce quelque chose, ? cet objet qu?est le petit a, mais ici, ne devons-nous pas retrouver cette trace, qu?en tant que tel il r?ponde ? quelque imaginaire ?

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Assur?ment cet i-maginaire, je l?ai d?sign? express?ment de l?i, du petit i mis ici isol? du terme imaginaire, et que c?est ? ce en quoi ce n?est que de l?habillement, de l?habillement de l?image de soi qui vient envelopper l?objet cause du d?sir, que se soutient le plus souvent, c?est l?articulation m?me de l?analyse, que se soutient le plus souvent le rapport objectal.

Cette affinit? du petit a ? cette enveloppe c?est l? le joint, il faut le dire, un de ces joints majeurs ? avoir ?t? avanc?s par la psychanalyse, et qui pour nous est le point, le point de suspicion qu?elle introduit essentiellement.

C?est l? que ce qui peut nous venir ? dire du r?el se distingue, car le r?el, si vous le prenez tel que j?ai cru au cours des temps, temps qui sont ceux de mon exp?rience, le r?el ne saurait s?inscrire que d?une impasse de la formalisation, et c?est en quoi, c?est en quoi j?ai cru pouvoir en dessiner le mod?le de la formalisation math?matique, en tant, en tant qu?elle est l??laboration la plus pouss?e qu?il nous ait ?t? donn? de produire, l??laboration la plus pouss?e de la signifiance. D?une signifiance dont en somme, je parle de la formalisation math?matique, on peut dire qu?elle se fait au contraire du sens. J?allais presque dire ? contre-sens. Le ? ?a ne veut rien dire ? concernant les math?matiques, c?est ce que disent de notre temps les philosophes des math?matiques, fussent-ils math?maticiens eux-m?mes, j?ai assez soulign? les Principia de Russel.

Et pourtant, peut-on pas dire que ce r?seau si loin pouss? de la logique math?matique pr?cis?ment, pour autant qu?au regard de ce qui a trouv? sa pointe d?une philosophie bien for??e de sortir de ses propres retranchements, le sommet c?est Hegel, peut-on pas dire qu?au regard de cette pl?nitude des contrastes dialectis?s dans l?id?e d?une progression historique dont il faut dire que rien ne nous atteste la substance, peut-on pas dire qu?au regard de cela, ce qui s? ?nonce de cette formalisation si bien faite ? ne se supporter que de l??crit, soit quelque chose qui ne nous sert, ne nous servirait s?il le fallait dans le proc?s analytique, que de ce qu?y d?signe, que de ce que s?y d?signe, ?a qui retient les corps invisiblement ?

Et s?il n??tait permis d?en donner une image, je la prendrais ais?ment de ce qui dans la nature para?t se, le plus s?en rapprocher de ce qui fait que l??crit exige, en quelque sorte, cette r?duction aux dimensions, dimensions deux, de la surface et qui d?une certaine fa?on, se trouve support?, dirais-je, dans la nature de ce quelque chose dont d?j? s??merveillait Spinoza, c?est ? savoir le travail de texte qui sort du ventre de l?araign?e. La toile d?araign?e, fonction vraiment miraculeuse ? voir en quelque sorte s?en supporte, et d?j? en ce point opaque de cet ?trange ?tre, les para?tres de la surface elle-m?me, celle qui pour nous permet le dessin de la trace de ces ?crits qui sont en fin le seul point o? nous trouvions saisissables ces limites, ces points d?impasse, de sans-issue qui, le r?el, le font entendre comme s ?acc?dant du symbolique ? son point le plus extr?me.

C?est en cela que je ne crois pas vain qu?apr?s un travail d??laboration dont je n?ai point ? rappeler la date ici ni maintenant, j?en sois venu ? l??criture de ce petit a, de ce grand S lu signifiant, du grand A en tant que barr? <S (A)>et du grand F. Leur ?criture m?me constitue le support qui va au-del? de la parole qui pourtant ne sort pas des effets m?me du langage, et o? se d?signe ce quelque chose o?, ? centrer le symbolique, quelque chose qui importe ? condition bien s?r de savoir s?en servir.

Mais s?en servir pour quoi ?

Pour retenir une v?rit? congrue. Non pas cette v?rit? qui se pr?tend d??tre toute, celle justement, celle ? laquelle nous avons affaire d?un mi-dire, celle qui s ?av?re se mettre en garde d?aller jusqu?? l?aveu, l?aveu qui serait le pire, celle qui se met en garde d?s la cause du d?sir. Elle le pr?sume ce d?sir, inscrit d?une contingence corporelle. Je vous rappelle la fa?on dont je supporte ce terme de contingence. On peut dire que le phallus, tel que dans l?exp?rience analytique il s?aborde comme le point-cl?, le point extr?me de ce qui s??nonce comme cause du d?sir, on peut dire que l?exp?rience analytique ne cesse pas de l??crire. Or, si je l?appelle contingence, c?est pour autant que c?est l? que l?exp?rience analytique rencontre son terme, que tout ce qu?elle peut produire, c? est ce S1, ce signifiant, ce signifiant dont la derni?re fois, je pense que vous avez encore le souvenir de la rumeur que j?ai r?ussi ? produire de cet auditoire en le qualifiant comme signifiant de la jouissance m?me la plus idiote, et, on me l?a fait remarquer dans les deux sens du terme, celle de l?idiot d?une part, qui a bien ici sa fonction de r?f?rence, et celle aussi qui est la plus singuli?re.

C?est dans ce ? ne cesse pas de s??crire ? que r?side la pointe de ce que j?ai appel? contingence. La contingence, si comme je le dis elle s?oppose ? l?impossible, c?est pour autant que le n?cessaire c?est le ? ne cesse pas de ne pas s??crire??, je vous demande pardon, c?est n?cessaire qui ici nous introduit ce ? ne cesse pas ?, mais le ? ne cesse pas ? du n?cessaire, c?est le ? ne cesse pas de s??crire?. Or, c?est bien l? l?apparente n?cessit? ? quoi nous m?ne l?analyse de la r?f?rence au phallus. Le ? ne cesse pas de ne pas s??crire ? que j?ai dit par lapsus ? l?instant c?est l?impossible, l?impossible tel que je le d?finis de ce qu?il ne puisse en aucun cas s??crire. C?est en quoi je d?signe ce qu?il en est du rapport sexuel. Il ne cesse pas de ne pas s?? crire, mais la correction que de ce fait il nous permet d?apporter ? l?apparente n?cessit? de la fonction phallique, c?est ceci, c?est que c?est r?ellement en tant que mode du contingent, c?est-?-dire que le ? ne cesse pas de s??crire ? doit s??crire, cesse justement ? de ne pas s??crire?. C?est comme contingence, contingence en quoi se r?sume tout ce qu?il en est de ce qui, pour nous, soumet le rapport sexuel ? n??tre pour l??tre parlant que le r?gime de la rencontre, c?est en ce sens, c?est en ce sens qu?on peut dire que par la psychanalyse, le phallus, le phallus r?serv? aux temps antiques aux myst?res, a cess? de ne pas s??crire, rien de plus. Il n?est pas entr? dans le ? ne cesse pas ?, dans le champ d?o? d?pendent la n?cessit? d?une part et, plus haut, l?impossibilit?.

Le vrai donc ici, t?moigne, qu?? mettre en garde comme il le fait contre l?imaginaire, il a beaucoup ? faire avec l?a-natomie 133.

C?est en fin de compte de ces trois termes, ceux que j?inscris du petit a, du S de A barr? < S (A) > et du grand F, c?est sous un angle d?pr?ciatif que je les apporte. Ce que nous d?montre la conjonction de ces trois termes, c?est justement ce qui s?inscrit de ce triangle, de ce triangle constitu? de l?imaginaire, du symbolique et du r?el, et o? se d?signe de leur jonction? quoi ?

? droite le peu de r?alit? dont se supporte ce principe qu?? promu Freud comme ?tant celui qui s??labore d?un progr?s, lequel serait dans son fond celui du principe du plaisir, le peu de r?alit?, c?est-?-dire ceci que tout ce qu?il nous est permis d?aborder de r?alit? reste enracin? dans le fantasme.

D?autre part S A, qu?est-ce d?autre que l?impossibilit? de dire tout le vrai dont je parlais tout ? l?heure.

Et enfin, troisi?me terme ceci, ceci par quoi le Symbolique, ? se diriger vers le R?el nous d?montre la vrai nature de cet objet a que tout ? l?heure j?ai qualifi? de semblant d??tre, non par hasard, c?est bien de ce qu?il semble nous donner le support de l??tre. C?est bien aussi de ce qui se confirme de tout ce qui s?est ?labor? comme tel. Et quoi que ce soit de l??tre, de l??tre et m?me de l?essence que nous pouvons, ? le lire ? partir de l?exp?rience analytique, ? lire Aristote par exemple, voir que ce dont il s?agit c?est de l?objet a, que la contemplation par exemple aristit?licienne est le fait de ce regard tel que je l?ai d?fini dans Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse comme repr?sentant un, un des quatre supports qui font la cause du d?sir.

C?est donc d?une des graphicisations, pour ne pas parler de graphe, puisqu?aussi bien un graphe c?est un terme qui a un sens tr?s pr?cis dans la logique math?matique, dans cette graphicisation que se montrent, que se montrent ces correspondances qui font du r?el un ouvert entre le semblant qui r?sulte du symbolique et la r?alit? telle qu?elle se supporte dans le concret de la vie humaine, dans ce qui m?ne les hommes, dans ce qui les fait foncer toujours par les m?mes voies, dans ce qui les fait encore produire d?autres hommes, dans ce qui fait que ? jamais l? encore ? na?tre ne donnera rien que? l?encorn?.

De l?autre c?t?, ce petit a, ce petit a qui luit d??tre dans la bonne voie somme toute, nous ferait prendre pour ?tre, au nom de ceci qu?il est, apparemment bien quelque chose, qui ne se r?sout en fin de compte que de son ?chec, que de justement ne pouvoir s?inscrire d?aucune fa?on compl?tement ? l?abord du r?el.

Le vrai, alors, le vrai alors, bien s?r c?est cela, ? ceci pr?s que ?a ne s?atteint jamais que par des voies tordues, et que tout ce ? quoi enfin le vrai, auquel couramment nous sommes amen?s ? faire appel, c?est simplement ? rappeler ceci qu?il ne faut pas se tromper, qu?il ne faut pas croire qu ?on est d?j? m?me dans le semblant, qu?avant le semblant dont en effet tout se supporte pour rebondir dans le fantasme, qu?avant cela, il y a ? faire une distinction s?v?re de l?imaginaire et du r?el, qu?il ne faut pas croire que ce semblant, ce soit d?aucune fa?on nous-m?me qui le supportions m?me. Nous ne sommes m?me pas semblant. Nous sommes ? l?occasion ce qui peut en occuper la place et y faire r?gner? quoi, ce qui assur?ment, pour nous en tenir ? cet imm?diat d?aujourd?hui, nous permet de dire qu?apr?s tout, l?analyste, dans tous les ordres de discours qui sont ceux en tout cas qui se soutiennent actuellement, et ce mot actuellement n?est pas rien si nous donnons ? l?acte son plein sens aristot?licien, de tous les discours qui se soutiennent actuellement, c?est bien l?analyste qui, ? mettre l?objet petit a ? la place du semblant, est dans la position la plus convenable ? faire ce qu?il est juste de faire, ? savoir interroger, interroger comme du savoir ce qu?il en est de la v?rit?.

Qu?est-ce c?est que le savoir ? Il est ?trange que, mis ? part Descartes dont ce n?est pas pour rien qu?il est ? l?or?e de la science moderne, pas le seul mais qu?il l?est tout de m?me, qu?avant Descartes, la question du savoir n?ait jamais ?t? pos?e, qu?il ait fallu en quelque sorte ce quelque chose qu?est l?analyse et qui est venu nous annoncer qu?il y a du savoir qui ne se sait pas, et que c?est ? proprement parler un savoir qui se supporte du signifiant comme tel, qu?un r?ve ?a introduit ? aucune exp?rience insondable, ? aucune mystique, que ?a se lit dans ce qui s?en dit et qu?on pourra m?me aller plus loin, ? en prendre les ?quivoques au sens le plus anagrammatique du mot, que c?est ? ce point du langage o? un Saussure se posait la question de savoir si m?me dans les vers saturniens o? il trouvait les plus ?tranges ponctuations d??crit, c??tait ou non intentionnel. C?est l? o? Saussure en quelque sorte attend Freud. C?est l? que se renouvelle la question du savoir.

Si vous voulez bien ici pardonner quelque chose que j?emprunterai ? un tout autre registre, celui des vertus inaugur?es par la religion chr?tienne, mais vous verrez que ce n?est pas d?plac? puisque il faudra bien que nous en venions ? en parler de la dite religion. Il y a l? une sorte, une sorte d?effet tardif de rejet, de surgeon de charit?. Qu?est-ce qui a bien pu, si ce n?est je ne sais quelle parent?, affinit? avec ce qui dans le genre de cet animal qui est parlant participe du don, comme on dit, je ne le vois pas ailleurs que dans ce don de Freud. Nous avoir dit que l?inconscient, ?a avait au moins ce petit degr? d ?amor?age gr?ce ? quoi la mis?re pouvait se dire, qu?il y avait quelque chose qui la, vraiment et non pas comme on l?avait dit jusque l?, transcendait ?

Rien d?autre que ce langage qu?elle habite cette esp?ce, rien d?autre que ce langage et que de ce langage, elle trouvait en somme avoir, dans ce qu?il en est de sa vie quotidienne, support de plus de raison qu?il n?en pouvait appara?tre, ? savoir que cette poursuite vaine d?une sagesse inatteingible et toujours vou?e ? l??chec, il y en avait d?j? l?.

Mais alors, est-ce qu?il faut tout ce d?tour pour poser la question, la question du savoir sous la forme qu?est-ce qui sait ? Se rend-on compte que c?est l?Autre, l?Autre avec un grand A tel qu?au d?part je l?ai pos?, comme rien d?autre, rien d?autre que le lieu o? le signifiant se pose, et sans lequel rien ne nous indique qu?il n?y ait nulle part une dimension de v?rit?, dit-mansion en deux mots : la r?sidence du dit, le dit dont le savoir pose l?Autre comme lieu. Le statut du savoir implique comme tel qu?il y en a d?j? du savoir, et dans l?Autre, qu?il est ? prendre en deux mots, c?est pourquoi il est fait d?apprendre en un seul mot.

Le sujet r?sulte de ce qu?il doive ?tre appris, ce savoir, et m?me mis a-prix, p.r.i.x., c?est-?-dire que c?est son co?t qui l??value non pas comme d??change mais comme d?usage. Le savoir vaut juste autant qu?il co?te beaucoup en deux mots et c.o.?.t. avec un accent grave, beau-co?t de ce qu?il faille y mettre de sa peau, de ce qu?il soit difficile, difficile de quoi, et bien moins de l?acqu?rir que d?en jouir.

L? dans le jouir, sa conqu?te ? ce savoir, sa conqu?te se renouvelle dans le chaque fois que ce savoir est exerc?, le pouvoir qu?il donne restant toujours tourn? vers sa jouissance. Il est ?trange que ceci n?ait jamais ?t? mis en relief, que le sens de savoir soit tout entier l?, que la difficult? de son exercice lui-m?me, c?est cela qui r?hausse celle de son acquisition. C?est de ce que ? chaque exercice de cette acquisition se r?p?te qu?il ne fait pas question de laquelle de ces r?p?titions, de laquelle est ? poser comme premi?re dans son appris.

Bien s?r, qu?il y a des choses qui courent et qui ont tout ? fait l?air de marcher comme des petites machines, on appelle ?a des ordinateurs. Mais qu?est-ce qui va dire qu ?un ordinateur pense, moi je le veux bien, mais qu?il sache, qu?est-ce qui va le dire ? La fondation d?un savoir c?est ce que je viens de dire, c?est que la jouissance de son exercice, c?est la m?me que celle de son acquisition. C?est ainsi, puisque comme vous le voyez, l? se rencontre de fa?on s?re, plus s?re que dans Marx lui-m?me, ce qu?il en est d?une valeur d?usage, puisqu?aussi bien dans Marx, elle n?est l? que pour faire point id?al par rapport ? la valeur d??change o? tout se r?sume. Et justement parlons-en de cet appris qui ne repose pas sur l? ?change. Du savoir d?un Marx lui-m?me, puisque je viens de l??voquer, et bien du savoir d?un Marx lui-m?me dans la politique qui n?est pas rien, eh ben on ne fait pas Commarxe, si vous me permettez, pas plus qu?on ne peut de celui de Freud faire fraude. Il n?y a qu?? regarder pour voir, hein !, que partout o? ne les retrouve pas ces savoirs? se les ?tre? fait entrer dans la peau? hein ! par de dures exp?riences?hein ! eh ben ?a retombe sec, ?a ne s?importe ni ne s?exporte. Il n?y a pas d?information qui tienne, sinon de la mesure d?un form? ? l?usage.

Ainsi ce d?duit du fait que le savoir est dans l?Autre, qu?il ne doive rien ? l??tre, si ce n?est que celui-ci en ait v?hicul? la lettre. D?o? il r?sulte que l ??tre puisse tuer l? o? la lettre reproduise, mais reproduise jamais le m?me, jamais le m?me ?tre de savoir.

Je pense que vous sentez l? hein !, quant au savoir la fonction que je donne ? la lettre. C?est celle, ? propos de quoi je vous prie de ne pas trop vite glisser du c?t? des pr?tendus messages, c?est celle qui la fait analogue d?un germen, germen que nous devons si s?v?rement, si nous sommes dans la ligne de la physique mol?culaire, la physiologie mol?culaire, que nous devons si s?v?rement s?parer des corps aupr?s desquels il v?hicule vie et mort tout ensemble.

Marx et L?nine, Mmh !, Freud et Lacan, Mmh !, ne sont pas coupl?s dans l??tre, c?est par la lettre qu?ils ont trouv?e, trouv?e dans l?Autre, que comme ?tres de savoir ils proc?dent deux par deux dans un Autre suppos?. Le nouveau mot de leur savoir, c?est que n?en est pas suppos? quoi,

que l?Autre en sache rien, non pas bien s?r l??tre qui y a fait sa lettre, Mmh ! car c?est bien de l?Autre Mmh !, qu?il a fait lettre ? ses d?pens au prix de son ?tre, Mmh !, au prix de son ?tre mon Dieu pour chacun, pas de rien du tout mais non plus pas de tr?s beaucoup, Mmh !.

Pour dire la v?rit?, ces ?tres, ces ?tres d?o? se fait ? la lettre, je vais vous faire sur eux une petite confidence. Je pense pas, malgr? tout ce qu?on a pu raconter par exemple de L?nine, que la haine ni l?amour, que l?hainamoration, que ?a en ait vraiment ?touff? aucun. Qu?on ne me raconte pas d?histoires ? propos de Madame Freud, l?-dessus j?ai le t?moignage de Jung, il disait la v?rit?, c??tait m?me son tort il ne disait que ?a.

Ceux qui arrivent ? faire ces sortes de rejets d??tre, encore, c?est plut?t ceux qui participent du m?pris, que je vous ferai ?crire cette fois puisqu?aujourd?hui je m?amuse avec l?a-prix et le reste, m.?.p.r.i.x. ?a fait Uniprix. Nous sommes quand m?me au temps des supermarkets, alors il faut savoir ce qu?on est capable de produire m?me en fait d??tre. Oui.

L?emb?tant est ceci, c?est que l?Autre, le lieu, lui, comme je vous l?ai dit, ne sache rien. On peut plus ha?r Dieu si lui-m?me ne sait rien, rien de ce qui se passe notamment. Quand on pouvait le ha?r, on pouvait croire qu?il nous aimait, puisqu?il nous le rendait pas. C??tait pas apparent, malgr? que dans certains cas on y a mis toute la gomme.

Enfin comme j?arrive au bout de ces discours que j?ai le courage de poursuivre devant vous, je voudrais puisque c?est l? une id?e qui me vient et qu?apr?s tout c?est une id?e aussi ? laquelle j?ai un tout petit peu r?fl?chi, n?est-ce pas, c?est que le Christ en somme, dont on nous explique le malheur par une id?e de sauver les hommes, je trouve plut?t que c?est de sauver Dieu qu?il s?agissait en redonnant enfin, un peu de pr?sence, d?actualit? ? cette haine de Dieu enfin sur, sur laquelle bien s?r enfin, nous sommes pour cause plut?t mous, Mmh. C?est de l? que je dis que l?imputation de l ?inconscient n?est-ce pas est un fait de charit? incroyable, ils savent, ils savent, les sujets, Mmh !, mais enfin tout de m?me ils ne savent pas tout. Au niveau de ce pas tout, Mmh ! il n?y a plus que l?Autre ? ne pas savoir. C?est l?Autre qui fait le ? pas-tout ?, justement en ce qu?il est la part du pas savant du tout dans ce ? pas-tout?.

Alors momentan?ment, bien s?r, ?a peut ?tre commode de le rendre responsable, de le rendre responsable de ceci ? quoi aboutit l?analyse n?est-ce pas, de la fa?on la plus avou?e ? part ceci que personne ne s?en aper?oit, n? est-ce pas, c?est qu?en somme, si le d?sir, la libido est masculine, eh bien la ch?re femme, c?est justement que de l? o? elle est toute, Mmh ! c?est-?-dire d? o? la voit l?homme, et rien que l?, Mmh ! qu?elle peut avoir un inconscient n?est-ce pas, et ? quoi ?a lui sert. Ben ?a lui sert comme chacun sait ? faire parler l??tre parlant ici r?duit ? l?homme, c?est-?-dire, je ne sais si vous l?avez bien remarqu? dans la th?orie analytique, ? n?exister comme m?re. Elle a des effets d?inconscient, Mmh ! mais son inconscient ? la limite o?, o? elle est pas responsable, enfin de l?inconscient de tout le monde n?est-ce pas, c?est-?-dire au point o? l?Autre ? qui elle a affaire, le grand Autre, o? l?Autre fait qu?elle ne sait rien parce que lui l?Autre, c?est trop clair, sait d?autant moins que c?est tr?s difficile de soutenir son existence, n?est-ce pas, eh ben on ne peut pas dire que tout ceci lui fasse la part belle.

J?ai jou? en somme la derni?re fois, comme je me le permets, sur l??quivoque un peu tir?e par les cheveux de ? il hait ? et ? il est ?. Je n?en jouis pas, sinon ? poser la question que elle soit digne de la paire de ciseaux. C?est justement de quoi il s?agit dans la castration.

Que l??tre provoque la haine comme telle n?est disons pas exclu. Parce que si toute l?affaire, si toute l?affaire d?Aristote ?a a ?t? de concevoir l??tre comme ?tant ce par quoi les ?tres moins ?tres participent au plus haut des ?tres, c?est formidable, c?est formidable que Saint Thomas a r?ussi ? r?introduire ?a dans une tradition chr?tienne qui bien entendu pour s??tre r?pandue chez les Gentils, enfin, ?tait bien for??e de s?y ?tre toute enti?re form?e, de sorte qu?il avait qu?? tirer sur les ficelles pour que ?a marche. Mais enfin se rend-on compte que dans la tradition juive la coupure ne passe pas du plus parfait au moins parfait, que le moins parfait est tout simplement ce qu?il est ? savoir radicalement imparfait, et qu?il n?y a strictement qu?? ob?ir au doigt et ? l??il si j?ose m?exprimer ainsi, ? celui qui porte un nom, Jahv?, avec d?ailleurs quelques autres noms dans l?entourage, qui ne sont pas exclus comme tels, mais celui-ci a fait le choix de son peuple et y?a pas ? aller contre. Est-ce que l? ne se d?nude pas que c?est bien mieux que de l??tre-ha?r de le trahir ? l?occasion ? Et ce dont bien ?videmment n?est-ce pas les juifs ne se sont pas priv?s, ils ne pouvaient pas en sortir autrement, Mmh !.

Nous en sommes sur ce sujet de la haine si ?touff?s que personne ne s?aper?oit qu?une haine, une haine solide ?a s?adresse ? l??tre, ? l??tre m?me de quelqu?un qui n?est pas forc?ment Dieu. On en reste et c?est bien en quoi j?ai dit que le petit a est un semblant d??tre, on en reste ? la notion, et c?est l? que l? analyse comme toujours, enfin, est un petit peu boiteuse, on en reste ? la haine jalouse Mmh !, celle qui jaillit de la jalouissance, de celle qui s?imageaillisse du regard de Saint Augustin. Qu?il observe le petit bonhomme, hein, il est l? en tiers. Il observe le petit bonhomme et il voit que? pallidus, enfin i, i, i, i, il en p?lit d?observer, suspendu ? la t?tine, son conlactaneum suum. Oui, heureusement que c?est la jouissance substitutive premi?re n?est-ce pas dans l??nonciation freudienne, le d?sir ?voqu? d?une m?tonymie qui, qui s?inscrit d?une demande suppos?e adress?e ? l?Autre, de ce noyau de ce que j?ai appel? Ding dans mon article, dans mon s?minaire sur la psychanalyse, sur L??thique de la psychanalyse, ? la chose freudienne ?, en d?autres termes, le prochain m?me que Freud se refuse ? aimer au-del? de certaines limites n?est-ce pas. L?enfant regard? lui l?a le petit a. Est-ce qu?avoir l?a c ?est l??tre ? Voil? la question sur laquelle je vous laisse aujourd?hui, et si vous voulez lire d?ici la prochaine fois que je vous verrai, c?est-?-dire si mon souvenir est bon le dix avril, ce que j?ai ?crit sur la Bedeutung des phallus 134, sur la signification du phallus en fran?ais, si vous voulez le lire, vous verrez ? quoi conduit la derni?re question sur laquelle je vous laisse.

Notes

131 Lacan dit tr?s clairement S, qu?en penser au regard du sch?ma ? Est-ce une omission ?

132 Lacan oppose-t-il ?toute la r?serve, toute? ? ? toute la v?rit? qu?on ne peut que mi-dire ?, ou parle-t-il de toutes les femmes et tous les hommes ?

133 Lacan le prononce ainsi.

134 ? La signification du phallus Die Bedeutung des Phallus ? in ?crits, op. cit., pp. 685-695

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Revista de Psicoan?lisis y Cultura

N?mero 13 - Julio 2001
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