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1945-03-00.htm
<CENTER><I><FONT SIZE=+2>Le [[temps ]] logique et l'assertion</FONT></I></CENTER>
<CENTER><I><FONT SIZE=+2>de certitude anticipée</FONT></I></CENTER>
<CENTER><I><FONT SIZE=+1>Un nouveau sophisme</FONT></I></CENTER>
<CENTER><B><FONT SIZE=+1>Jacques [[Lacan]]</FONT></B></CENTER>
au numéro de reprise de sa revue, <I>les Cahiers d'Art, </I>conçu
au dessein de combler du palmarès de son sommaire, une parenthèse
et l'après où nous le plaçons ici, même s'il
démontre que l'après faisait antichambre, pour que l'avant
pût prendre rang.</FONT></DIR></DIR>
<H3>
<I>Un problème de logique.</I></H3>
Le directeur de la prison fait comparaître trois détenus de
[[choix ]] et leur communique l'avis suivant :
messieurs, je dois libérer un d'entre vous. Pour décider
lequel, j'en remets le sort à une épreuve que vous allez
courir, s'il vous agrée.</I>
ne diffèrent que par leur couleur : trois sont blancs, et deux sont
noirs. Sans lui faire connaître duquel j'aurai fait choix, je vais
fixer â chacun de vous un de ces disques entre les deux épaules,
c'est-à-[[dire ]] hors de la portée directe de son [[regard]], toute
possibilité indirecte d'y atteindre par la vue étant également
exclue par l'[[absence ]] ici d'aucun moyen de se mirer.</I>
vos compagnons et les disques dont chacun d'eux se montrera porteur, sans
qu'il vous soit permis, bien entendu, de vous communiquer l'un à
l'[[autre ]] le résultat de votre inspection. Ce qu'au [[reste ]] votre intérêt
seul vous interdirait. Car c'est le premier à pouvoir en conclure
sa propre couleur qui doit bénéficier de la mesure libératoire
dont nous disposons.</I>
motifs de logique, et non seulement de probabilité. A cet effet,
il est convenu que, dès que l'un d'entre vous sera prêt à
part, il soit jugé sur sa réponse."</I>
blanc, sans utiliser les noirs, dont on ne disposait, rappelons-le, qu'au
nombre de deux.
<BR>
<H3>
temps</I>, les trois sujets font ensemble <I>quelques pas</I> qui les mènent
de front à franchir la porte. Séparément, chacun fournit
alors une réponse [[semblable ]] qui s'exprime ainsi :
que mes compagnons étaient des blancs, j'ai pense que, Si j'étais
un noir, chacun d'eux eût pu en inférer ceci : "Si j'étais
eux. Sur quoi, j'ai pris la porte, pour faire connaître ma conclusion."</I>
mêmes raisons de conclure.
<BR>
Nous laissons à l’initiative de chacun le soin d'en décider.
au naturel, encore que le progrès antinomique de notre époque
semble depuis quelque temps en mettre les [[conditions ]] à la portée
d'un toujours plus grand nombre nous craignons, en effet, bien qu'il ne
soit ici prévu que des gagnants, que le fait ne s'écarte
plus pour le fin du fin de la liberté humaine.
l'expérience ne décevra pas, nous nous en portons garant,
ceux qui gardent quelque goût de s'étonner. Peut-être
du moins Si nous faisons foi à ce qui nous a paru s'en dégager,
pour l'avoir essayée sur divers groupes convenablement choisis d'intellectuels
qualifiés, d'une toute spéciale mé[[connaissance]], chez
ces sujets, de la réalité d'autrui.
de la solution présentée. Elle nous apparaît en effet
comme un remarquable sophisme, au sens classique du mot, c'est-à-dire
comme un exemple significatif pour résoudre les formes d'une [[fonction]]logique au [[moment ]] historique où leur problème se présenteà l'examen philosophique. Les [[images ]] sinistres du récit s'y
montreront certes contingentes. Mais, pour peu que notre sophisme n'apparaisse
pas sans répondre à quelque actualité de notre temps,
il n'est pas superflu qu'il en porte le [[signe ]] en de telles images, et c'est
pourquoi nous lui en conservons le support, tel que l'hôte ingénieux
d'un soir l'apporta à notre réflexion.
se présente sous l'habit du philosophe, qu'il faut plus souvent
chercher ambigu dans les propos de l’humoriste, mais qu'on rencontre toujours
au [[secret ]] de l'[[action ]] du politique, le bon logicien, odieux au monde.
<BR>
<H3>
<B><I>[[Discussion ]] du sophisme.</I></B></H3>
Tout sophisme se présente d'abord comme une erreur logique, et l'objection
à celui-ci trouve facilement son premier argument. On appelle A
le [[sujet ]] réel qui vient conclure pour lui-même, B et C ceux
réfléchis sur la conduite desquels il établit sa déduction.
Si la conviction de B, nous dira-t-on, se fonde sur l'expectative de C,
il résulte que A ne peut en déduire qu'il soit un blanc.
son développement logique leur est imputé <I>à tort</I>.
Or il n'en est rien. Car, dans cette hypothèse, c'est le fait qu'aucun
il n'est question que personne sorte pour la raison qui s'en déduit.
qu'il est venu à sa conclusion qu'il est un blanc, en posant que,
s'il était noir, les autres ne tarderaient pas à se savoir
blancs et devraient sortir, voici qu'il lui faut en revenir, aussitôt
l'a-t-il [[form]]ée, puisque au moment d'être mû par elle,
il voit les autres s'ébranler avec lui.
A désigne chacun des sujets en tant qu'il est lui-même sur
la sellette et se décide ou non à sur soi conclure. B et
C ce sont les deux autres en tant<B> </B>qu'objets du raisonnement de A.
Mais, Si celui-ci peut lui imputer correctement, nous venons de le montrer,
une cogitation en fait fausse, il ne saurait tenir compte que de leur [[comportement]]
réel.
d'être par eux vu noir, il suffit qu'il repose la question, en s'arrêtant,
pour la résoudre. Il les voit en effet s'arrêter aussi : car
repartent tous ensemble, pour déclarer qu'ils sont des blancs.
nous n'avons pas pour autant réfuté l'objection logique,
et qu'elle va se représenter la même avec la réitération
le même arrêt.
logique d'accompli. Pour la raison que cette fois A ne peut tirer de l'arrêt
commun qu'une conclusion sans équivoque. C'est que, s'il était
qui ne permet ni à l'objection ni au doute de renaître.
la<B> </B>rigueur contraignante d'un procès logique, à la
condition qu'on lui intègre la valeur des deux <I>scansions suspensives</I>,
que cette épreuve montre le vérifier dans l'[[acte ]] même
où chacun des sujets manifeste qu'il l'a mené à sa
conclusion.
logique.
du procès logique, puisque l'acte qu'elles suspendent manifeste
cette conclusion même. On ne peut donc objecter de là qu'elles
logique lui-même.
logique, n'est pas celui de l'expérience dans la vérification
d'une hypothèse, mais bien d'un fait intrinsèque à
l’ambiguïté logique.
décomposeraient ainsi :
des sujets : deux noirs, un blanc, - un noir, deux blancs, - trois blancs.
La première étant exclue par l'observation de tous, une inconnue
reste ouverte entre les deux autres, que vient résoudre :
communiqueraient l'un à l'autre, sous une forme déterminée
par les conditions de l'épreuve, ce qu'il leur est interdit d'échanger
de l'autre.
une conception spatialisée, celle-là même qui transparaît
chaque fois qu'il prend l'aspect de l'erreur et qui seule objecte à
la solubilité du problème.
se présente comme une aporie pour les formes de la logique classique,
dont le prestige "éternel" reflète cette infirmité
non moins reconnue pour être la leur<A [[Name|NAME]]="bknote1"></A><SUP><A HREF="#note1">[1]</A></SUP>
: à savoir qu'elles n'apportent jamais rien qui ne puisse déjà
<I>être vu d'un seul coup</I>.
pas spatiale du procès logique. Ce que les <I>motions suspendues</I>
dénoncent, ce n'est pas ce que les sujets voient, c'est ce qu'ils
d'arrêt</I>. Leur valeur cruciale n'est pas celle d'un choix binaire
entre deux combinaisons juxtaposées dans l'inerte<A NAME="bknote2"></A><SUP><A HREF="#note2">[2]</A></SUP>,
et dépareillées par l'[[exclusion ]] visuelle de la troisième,
mais du mouvement de vérification institué d'un procès
logique où le sujet a transformé les trois combinaisons possibles
en trois <I>temps de possibilité</I>.
pour le seul choix qu'impose la première interprétation erronée,
<I>deux</I> scansions sont nécessaires pour la vérification
des deux laps qu'implique la seconde et seule valable.
le procès logique, les <I>motions suspendues</I> y sont si nécessaires
que seule l'expérience peut y faire manquer le synchronisme qu'elles
leur fonction dans le procès de la vérification.
des instances du temps qui s'enregistrent dans le procès logique
pour s'intégrer dans sa conclusion.
qu'elles constituent, laquelle, objection du logicien ou doute du sujet,
se révèle à chaque fois comme le déroulement
[[subjectif ]] d'une [[instance ]] du temps, ou pour mieux dire, comme la fuite du
sujet dans une exigence formelle.
permettent d'y reconnaître un véritable mouvement logique.
Ce procès exige l'examen de la qualité de ses temps.
<H3>
<B><I>La modulation du temps dans le mouvement du sophisme : l'instant
du regard, le temps pour comprendre et [[le moment de conclure]].</I></B></H3>
Il s'isole dans le sophisme trois <I>moments de l'évidence</I>,
dont les valeurs logiques se révéleront différentes
et d'ordre croissant. En exposer la succession chronologique, c'est encore
les spatialiser selon un formalisme qui tend à réduire le
[[discours ]] à un alignement de signes. Montrer que l'instance du temps
se présente sous un <I>mode</I> différent en chacun de ces
moments, c'est préserver leur hiérarchie en y révélant
aussi rigoureuse que possible, de ces moments de l'évidence.
un blanc.</I>
<BR> C'est là une <I>exclusion logique</I> qui donne sa base
si l'on peut dire, serait égal à zéro.
<BR> Mais sa formulation au départ déjà se module
: par la [[subjectivation ]] qui s'y dessine, encore qu'impersonnelle sous la
forme de l' "on sait que...", et par la conjonction des propositions qui,
plutôt qu'elle n'est une hypothèse formelle, en représente
sujet lui-même. Dans ce passage, le sujet rencontre la suivante combinaison
logique et, seul à pouvoir y assumer l'attribut du noir, vient,
dans la première [[phase ]] du mouvement logique, à formuler ainsi
l'évidence suivante
ne tarderaient pas à se reconnaître pour être des blancs</I>.
<BR> C'est là une <I>intuition</I> par où le sujet
<I>[[objective]]</I> quelque [[chose ]] de plus que les données de fait dont
l'aspect lui est offert dans les deux blancs; c'est un certain temps qui
se définit (aux deux sens de prendre son sens et de trouver sa limite)
suivante:
pour que ces blancs, par moi ainsi considérés, ne me devancent
pas à se reconnaître pour ce qu'ils sont.</I>
l'instance du temps qui le soutient objectivement, se poursuit chez le
sujet en une réflexion, où cette instance ressurgit pour
lui sous le mode subjectif d'un <I>temps de [[retard]]</I> sur les autres dans
ce mouvement même, et se présente logiquement comme l'urgence
du <I>moment de conclure</I>. Plus exactement, son évidence se révèle
dans la pénombre [[subjective]], comme l'illumination croissante d'une
frange à la limite de l'éclipse que subit sous la réflexion
l'objectivité du <I>temps pour comprendre</I>.
même. C'est donc le <I>moment de conclure</I> qu'il est blanc; s'il
se laisse en effet devancer dans cette conclusion par ses semblables, il
<I>ne pourra plus reconnaître</I> s'il n'est pas un noir. [[Pass]]é<I>
le temps pour comprendre le moment de conclure, c'est le moment de conclure
le temps pour comprendre</I>. Car autrement ce temps perdrait son sens.
<BR>
<H3>
<I>La tension du temps dans l'assertion subjective et sa valeur [[manifest]]ée
dans la démonstration du sophisme.</I></H3>
La valeur logique du troisième moment de l'évidence, qui
s'applique.
<I>apodose</I> et <I>hypothèse</I>, la conjonction ici manifestée
se noue en une motivation de la conclusion, "<I>pour qu'il n’y ait pas</I>"
(de retard qui engendre l'erreur), où semble affleurer la forme
ontologique de l'[[angoisse]], curieusement reflétée dans l'expression
grammaticale équivalente, "<I>de peur que</I>" (le retard n'engendre
l'erreur)...
logique du sujet de l'assertion : en raison de quoi nous la caractérisons
comme <I>assertion subjective</I>, à savoir que le sujet logique
à chacun de ces moments.
valeur logique du sujet de l'assertion. Le premier, qui s'exprime dans
l' "<I>on</I>" de l' "<I>on sait que...</I>", ne donne que la forme générale
propre est assez parallèle à sa naissance psychologique.
De même que, pour le rappeler en effet, le "je" psychologique se
dégage d'un [[transitivisme ]] spéculaire indéterminé,
par l'appoint d'une tendance éveillée comme jalousie, le
"<I>je</I>" dont il s'agit ici se définit par la subjectivation
que la forme dite existentielle) du "<I>je</I>" psychologique<A NAME="bknote3"></A><SUP><A HREF="#note3">[3]</A></SUP>.
dans notre terminologie) de la conclusion du sophisme, c'est l'indétermination
où sera tenu un observateur (le directeur de la prison qui surveille
des deux autres, il sera seul à se déclarer tel en ces termes.
pensée moderne a montré que tout jugement est essentiellement
un acte</B>, et les contingences dramatiques ne font ici qu'isoler cet
par le sophisme c'est qu'il anticipe sur sa certitude en raison de la tension
temporelle dont il est chargé subjectivement et qu’à condition
de cette [[anticipation ]] même, sa certitude se vérifie dans une
précipitation logique que détermine la décharge de
cette tension, pour qu'enfin la conclusion ne se fonde plus que sur des
ce qui suit.
du mouvement qui, comme aspiré entre l'instant de son début
et la hâte de sa lin, avait paru éclater comme une bulle.
de conclure</I>.
à la valeur du jugement, il faut remarquer que, pour la forme d'assertion
ici étudiée, cette valeur tient moins au doute qui la suspend
qu'à la <I>certitude anticipée</I> qui l'a introduite.
voyons ce que vaut objectivement la première suspension pour l'observateur
que nous avons déjà intéressé à la motion
d'ensemble des sujets. Rien de plus que ceci c'est que chacun, s'il était
[[impossible ]] jusque-là de juger dans quel sens il avait conclu, rnanifeste
une incertitude de sa conclusion, mais qu'il l'aura certainement confortée
si elle était correcte, rectifiée peut-être si elle
était erronée.
et s'il s'arrête, c'est qu'il s'est pris à douter s'il a bien
saisi le <I>moment de conclure</I> qu'il était un blanc, mais il
à tout autre qu'à lui-même.
Chacun des sujets, s'il a ressaisi la certitude subjective du <I>moment
de conclure</I>, peut à nouveau la mettre en doute. Mais elle est
pas un noir.
Comme le prouve ceci que, même si l'un quelconque des sujets ne l'avait
pas saisi encore, il s'impose à lui pourtant maintenant; le sujet,
son jugement.
du rassemblement logique des deux motions suspendues dans l'acte où
elles s'achèvent, à <I>se désubjectiver au plus bas</I>.
blanc.
sujet peut, à l'enquête, exprimer la certitude qu'il a enfin
vérifiée, par l'<I>assertion subjective</I> qui la lui a
vérifiée que de sa <I>présomption</I>, si l'on peut
dire, dans l'assertion qu'il constitue. Elle se révèle ainsi
dépendre d'une tendance qui la vise, [[notion ]] qui serait un paradoxe
logique, si elle ne se réduisait à la tension temporelle
qui détermine le moment de conclure.
l'erreur et s'avançant seule dans l'acte qui engendre sa certitude;
inversement <B>l'erreur, comme se confirmant de son inertie</B>, et se
redressant mal à suivre l'initiative conquérante de la vérité.
logique? A une forme d'objectivation qu'elle engendre dans son mouvement,
c'est à savoir à la référence d'un "<I>je</I>"
peu que l'<I>instant du regard</I>.
la moindre disparate pour qu'il s'en manifeste combien <B>la vérité
pour tous dépend de la rigueur de chacun</B>, et même que
uns, peut engendrer, sinon confirmer, l'erreur chez les autres. Et encore
ceci que, si dans cette course à la vérité, on n'est
que seul, si l'on n'est tous, à toucher au [[vrai]], aucun n'y touche
pourtant sinon par les autres.
la pratique à une table de bridge ou à une conférence
diplomatique, voire dans la manœuvre du "[[complexe]]" en pratique psychanalytique.
est déjà intégralement représentée dans
la forme du sophisme, puisqu'elle se définit comme un groupe formé
comme une classe comprenant abstraitement un nombre indéfini d'individus.
du sophisme pour voir qu'il peut s'appliquer logiquement a un nombre illimité
de sujets<A NAME="bknote4"></A><SUP><A HREF="#note4">[4]</A></SUP>, étant
nombre égal au nombre des sujets moins un<A NAME="bknote5"></A><SUP><A HREF="#note5">[5]</A></SUP>.
Mais l'objectivation temporelle est plus difficile à concevoir à
mesure que la collectivité s'accroît, [[semblant ]] faire obstacle
à une <I>logique collective</I> dont on puisse compléter
la logique classique.
logique classique, qu'on la rapporte en conclusion de telles prémisses
que l'on voudra. ("<I>L'homme est un [[animal ]] raisonnable</I>"..., etc.)
présentée en conclusion de la forme ici démontrée
de l'assertion subjective anticipante, à savoir comme suit :
des hommes;
convaincu par les hommes de n'être pas un homme.
en tant précisément qu'elle se pose comme assimilatrice d'une
barbarie, et qui pourtant réserve la détermination essentielle
<BR><FONT SIZE=-2> </FONT>
<BR><A NAME="note1"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote1">[1]</A> Et non
moins celle des esprits formés par cette [[tradition]], comme en témoigne
le billet suivant que nous reçûmes d'un esprit pourtant aventureux
en d'autres domaines, après une soirée où la discussion
d'une laborieuse mise au point.</FONT>
votre réflexion sur une nouvelle difficulté à vrai
dire, le raisonnement admis hier n'est pas concluant, car aucun des trois
comportement des autres la couleur de son disque."</FONT>
cas, restait-il aveugle à ceci que ce n'est pas le départ
des autres, mais leur attente, qui détermine le jugement du sujet.
de la hâte en logique.</FONT>
comme s'exprime le contradicteur cité dans la note ci-dessus.</FONT>
est encore la "première personne", mais aussi la seule et la dernière.
Car la deuxième personne grammaticale relève d'une autre
fonction du [[langage]]. Pour la troisième personne grammaticale, elle
n'est que prétendue c'est un démonstratif, également
applicable au [[champ ]] de l'énoncé et à tout ce qui s'yparticularise.</FONT> <P><A NAME="note4"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote4">[4]</A> En voicil'exemple pour quatre sujets, quatre disques blanc, trois disques noirs.</FONT> <P><FONT SIZE=-1BR>A pense que, s'il était un noir, l'un quelconquede B, C, D pourrait penser des deux autres que, si lui-même étaitnoir, ceux-ci ne tarderaient pas à savoir qu'ils sont des blancs.<BR>L'un quelconque de B, C, D devrait donc en conclure rapidement qu'il estlui-même blanc, ce qui n'apparaît pas. Lors A se rendant compteque, s'ils le voient lui noir, B, C, D ont sur lui l'avantage de n'avoirpas à en faire la supposition, se hâte de conclure qu'il estun blanc.</FONT> <P><FONT SIZE=-1BR>Mais ne sortent-ils pas tous en même temps que lui?<BR>A, dans le doute, s’arrête, et tous aussi. Mais, si tous aussi s’arrêtent,qu'est-ce à dire? Ou bien c'est qu'ils s’arrêtent en proieau même doute que A, et A peut reprendre sa course sans souci. Oubien c'est que A est noir, et que l'un quelconque de B, C, D est venu àdouter Si le départ des deux autres ne signifierait pas qu'il estun noir, aussi bien à penser que, s'ils s’arrêtent, ce n'estpas pour autant qu'il soit lui-même blanc, puisque l'un ou l'autrepeut encore douter un instant s'il n'est pas un noir; encore peut-il poserqu'il devraient tous les deux repartir avant lui s'il est lui-mêmeun noir, et repartir lui-même de cette attente vaine, assuréd'être ce qu'il est, c’est-à-dire blanc. Que B, C, D, doncne le font-ils? Car alors je le fais, dit A. Tous repartent alors.</FONTBR> <P><FONT SIZE=-1BR>Second arrêt. En admettant que je sois noir, sedit A, l'un quelconque de B, C, D doit maintenant être fixésur ceci qu'il ne saurait imputer aux deux autres une nouvelle hésitation,s'il était noir; qu'il est donc blanc. B, C, D doivent donc repartiravant lui. Faute de quoi A repart, et tous avec<B> </B>lui.</FONT> <PBR><FONT SIZE=-1BR>Troisième arrêt. Mais tous doivent savoir
dès lors qu'ils sont des blancs, si j'étais vraiment noir,
se dit A. Si donc, ils s'arrêtent...</FONT> <PBR><FONT SIZE=-1BR>Et la certitude est vérifiée en trois <I>scansionssuspensive.</I></FONT> <P><A NAME="note5"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote5">[5]</A> Cf. lacondition de ce moins un dans l'attribut avec la fonction psychanalytiquede l'Un-en-plus dans le sujet de la [[psychanalyse]], p. 480 de ce recueil(Les écrits).</FONT> <P><A NAME="note6"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote6">[6]</A> Que lelecteur qui poursuivra dans ce recueil, revienne à cette référenceau collectif qui est la fin de cet article, pour en [[situer ]] ce que [[Freud]] a produit sous le registre de la [[psychologie ]] collective <I>(Massen : PsychoIogiePsychologie und Ichana1yse, </I>1920<B>) : le collectif n'est rien, que le sujet del'individuel.</B></FONT>