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'J.LACAN'                       gaogoa

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IX-L'IDENTIFICATION

            Version rue CB                                    [#note note]

S�minaire du 28 f�vrier 1962

(->p224) (XI/1)

    On peut trouver que je m'occupe ici un peu beaucoup  de ce qu'on appelle  -  Dieu damne cette d�nomination - des grand philosophes, c'est que peut-�tre pas eux seuls, mais eux �minemment, articulent ce qu'on peut bien appeler une recherche path�tique de ce qu'elle revienne toujours, si on sait la consid�rer � travers tous ses d�tours, ses objets plus ou moins sublimes, � ce noeud radical que j'essaie pour vous de desserrer � savoir le d�sir ; c'est ce que j'esp�re  � la rechercher si vous voulez bien me suivre, rendre d�cisivement � sa propri�t� de point ind�passable, ind�passable au sens m�me que j'entends quand je vous dis que chacun de ceux qu'on peut appeler de ce nom de grand philosophe ne saurait �tre sur un certain point d�pass�.

    Je me crois en droit de m'affronter, avec votre assistance, � une telle t�che pour autant que le d�sir c'est notre affaire comme psychanalystes. Je me crois aussi requis de m'y attacher et de vous requ�rir de le faire avec moi parce ce n'est qu'� rectifier notre vis�e sur le d�sir que nous pouvons maintenir la technique analytique dans sa fonction premi�re, le mot premier devant �tre entendu au sens de d'abord apparu dans 1'histoire - il n'�tait pas douteux au d�part - une fonction de v�rit�. Bien s�r, c'est ce qui nous sollicite � l'interroger, cette fonction, � un niveau plus radical; c'est (->p225) (XI/2) celui que j'essaie de vous montrer en articulant pour vous ceci, qui est au fond de l'exp�rience analytique, que nous sommes asservis comme hommes, je veux dire comme �tres d�sirants, que nous le sachions ou pas, que nous croyons ou non le vouloir, � cette fonction de v�rit�. Car, faut-il le rappeler, les conflits, les impasses, qui sont la mati�re de notre presse, ne peuvent �tre objectiv�s qu'� faire intervenir dans leur jeu la place du sujet comme telle, en tant que li� comme sujet dans la structure de l'exp�rience. C'est l� le sens de l'identification, en tant que telle elle est d�finie par FREUD.

    Rien n'est plus exact, rien n'est plus exigeant que le  calcul de la conjoncture subjective quand on en a trouv� ce que je peux appeler, au sens propre du terme, sens o� il est employ� dans Kant, la raison pratique. J'aime mieux l'appeler ainsi que de dire le biais op�ratoire, pour la raison de ce qu'implique ce terme d'op�ratoire depuis quelque temps : une sorte d'�vitement du fond. Rappelez-vous l�-dessus ce que je vous ai enseign� il y  a deux ans de cette Raison Pratique en tant qu'elle int�resse le  d�sir. Sade est plus pr�s que Kant, encore que Sade, presque fou, si on peut dire, de sa vision, ne se comprenne qu'� �tre � cette occasion rapport� � la mesure de Kant comme j'ai tent� de la faire.

    Rappelez-vous ce que je vous ai dit, de l'analogie  frappante entre l'exigence totale de la libert� de la jouissance qui est dans Sade, avec la r�gle universelle de la conduite kantienne. La fonction o� se fonde le d�sir pour notre exp�rience rend manifeste qu'elle n'a rien � faire avec ce que (->p226) (XI/3) Kant distingue comme le Wohl, en l'opposant au Gut et au bien, disons avec le bien-�tre, avec l'utile. Cela nous m�ne � nous apercevoir que cela va plus loin que cette fonction du d�sir. I1 n'a rien � faire, dirai-je, en g�n�ral avec ce que Kant appelle, pour le rel�guer � un rang second dans les r�gles de la conduite, le pathologique.

    Donc, pour ceux qui ne se souviennent pas bien dans quel sens Kant emploie ce terme, pour qui cela pourrait faire contre-sens, j'essaierai de le traduire en disant le protopathique, ou encore plus largement ce qu'il y a dans l'exp�rience d'humain trop humain, de limites li�es au commode, au confort, � la concession alimentaire. Cela va plus loin, �a va jusqu'� impliquer la soif tissulaire elle-m�me. N'oublions pas le r�le, la fonction que je donne � l'anorexie mentale, comme � celui dans les premiers effets o� nous puissions sentir cette fonction du d�sir et le r�le que je lui ai donn� � titre d'exemple pour illustrer la distinction du d�sir et du besoin.

    Donc si loin d'elle commodit�, confort, concession, n'irez-vous pas me dire que sans doute pas compromis puisque tout le temps nous en parlons. Mais les compromis qu'elle a � passer, cette fonction du d�sir, sont d'un autre ordre que ceux li�s par exemple � l'existence d'une communaut� fond�e sur l'association vitale, puisque c'est sous cette forme que le plus commod�ment nous avons � �voquer, � constater, � expliquer la fonction du compromis. Vous savez bien qu'au point o� nous en sommes, si nous suivons jusqu'au bout la pens�e freudienne, ces compromis int�ressent le rapport d'un instinct de mort (->p227) (XI/4) avec un instinct de vie, lesquels tous deux ne sont pas moins �tranges � consid�rer dans leurs rapports dialectiques que dans leur d�finition.

    Pour repartir, comme je fais toujours, � quelque point de chaque discours que je vous adresse hebdomadairement , je vous rappelle que cet instinct de mort n'est pas un ver rongeur, un parasite, une blessure, m�me pas un principe de contrari�t�, quelque chose comme une sorte de Yin oppos� au Yang, l'�l�ment d'alternance. C'est pour Freud nettement articul� : un principe qui enveloppe tout le d�tour de la vie, laquelle vie, lequel d�tour ne trouvent leur sens qu'� le rejoindre. Pour dire le mot, ce n'est pas sans motif de scandale que certains s'en �loignent ; car nous voil� bien sans doute retourn�s, revenus, malgr� tous les principes positivistes, c'est vrai, � la plus absurde extrapolation � proprement parler m�taphysique et au m�pris de toutes les r�gles acquises de la prudence. L'instinct de mort dans Freud nous est pr�sent� comme ce qui pour nous, je pense en sa place, se situe des s�quelles de ce que nous appellerons ici le signifiant de la vie, puisque ce que Freud nous en dit c'est que l'essence de la vie, r�inscrite dans ce cadre de l'instinct de mort, n'est rien d'autre que le dessein, n�cessit� par la loi du plaisir, de r�aliser, de r�p�ter le m�me d�tour toujours pour  revenir � l'inanim�.

    La d�finition de l'instinct de vie dans Freud - il n'est pas vain d'y revenir, de le r�accentuer - n'est  pas moins �trange de ceci qu'il convient toujours de ressouligner (->p228) (XI/5) qu'il est r�duit � l'�ros, � la libido. Observez bien ce que �a signifie. Je l'accentuerai par une comparaison tout � l' heure avec la position kantienne ; mais d'ores et d�j� vous voyez ici � quel point de contact nous sommes r�duits concernant la relation au corps. C'est d'un choix qu'il s'agit, et tellement �vident que ceci dans la th�orie vient � se mat�rialiser en ces figures dont il ne faut point oublier qu'� la fois elles sont nouvelles et quelles difficult�s, quelles apories, voire quelles impasses elles nous opposent � les justifier, voire � les situer, � les d�finir exactement. Je pense que la fonction du phallus, d'�tre ce autour de quoi vient s'articuler cet �ros, cette libido, d�signe suffisamment ce qu'ici j' entends pointer. Dans l'ensemble toutes les figures, pour reprendre le terme que je viens d'employer, que nous avons � manier concernant cet �ros, qu'est-ce qu'elles ont � faire, qu'est�ce qu'elles ont de commun par exemple pour en faire sentir la distance avec les pr�occupations d'un embryologiste dont on ne peut tout de m�me pas dire qu'il n'a rien � faire avec lui, avec l'instinct de vie quand il s'interroge sur ce que c'est qu'un organisateur dans la croissance, dans le m�canisme de la division cellulaire, la segmentation des feuillets, la diff�renciation morphologique ? On s'�tonne de trouver quelque part, sous la plume de Freud, que l'analyse ait men�e � une quelconque d�couverte biologique. Cela se trouve quelquefois, autant que je me souvienne, dans l'abri Départ des pistes et sentiers du Plateau de Beille.jpg  Quelle mouche l'a piqu� � cet instant ? Je me demande quelle d�couverte biologique a �t� faite � la lumi�re de l'analyse ? Mais aussi bien, puisqu'il s'agit de pointer l� la limitation, le point �lectif de notre contact avec le corps, en tant, bien s�r, qu'il est le support, la pr�-(->p229) (XI/6)sence de cette vie, est-ce qu'il n'est pas frappant que, pour r�int�grer dans nos calculs la fonction de conservation de ce corps, il faille que nous passions par l'ambigu�t� de la notion du narcissisme suffisamment d�sign�e. Je pense, pour ne point avoir � articuler autrement, � la structure m�me du concept narcissique, et l'�quivalence qui y est mise � la liaison � l'objet suffisamment d�sign�e, dis-je, par l'accent mis d�s l'Introduction au Narcissisme sur la fonction de la douleur, et le premier article en tant - relisez cet article excellemment traduit que la douleur n'y est pas signal de dommage mais ph�nom�ne d'auto�rotisme comme il n'y a pas longtemps je rappelais dans une conversation famili�re, et � propos d'une exp�rience personnelle, � quelqu'un qui m'�coute, l'exp�rience qu'une douleur en efface une autre, je veux dire qu'au pr�sent on souffre mal de deux douleurs � la fois : une prend le dessus, fait oublier l'autre comme si l'investissement libidinal, m�me sur le propre corps, se montrait l� soumis � la m�me loi que j'appellerai de partialit� qui motive la relation au monde des objets du d�sir.

    La douleur n'est pas simplement, comme disent les techniciens , de sa nature exquise ; elle est privil�gi�e, elle peut �tre f�tiche. Ceci pour nous mener � ce point que j'ai d�j�, lors d'une r�cente conf�rence, non ici articul� qu'il est , actuel dans notre propos de mettre en cause ce que veut dire 1'organisation subjective que d�signe le processus primaire, ce qu' il veut dire pour ce qui est et ce qui n'est pas de son rapport au corps. C'est l� que, si je puis dire, la r�f�rence, l'analogie avec l'investigation kantienne va nous servir.

           (->p230) (XI/7) Je m'excuse avec toute l'humilit� qu'on voudra, aupr�s de ceux qui des textes kantiens on une exp�rience qui leur donne droit � quelque observation marginale quand je vais un peu vite dans ma r�f�rence � l'essentiel de ce que l'exploration kantienne nous apporte. Nous pouvons ici nous attarder � ces m�andres peut-�tre par certains points aux d�pens de la rigueur, mais n'est-ce pas aussi qu'� trop les suivre, nous perdions quelque chose de ce qu'ont de massif sur certains points, ses reliefs, je parle de la critique kantienne et nomm�ment de celle dite de la Raison Pure.

    D�s lors, n'ai-je pas le droit de m'en tenir pour un instant � ceci qui, pour quiconque simplement aura lu une ou deux fois avec une attention �clair�e ladite Critique de la Raison Pure, ceci d'ailleurs qui n'est contest� par aucun commentateur que les cat�gories dites de la Raison Pure exigent assur�ment de fonctionner comme telles le fondement de ce qui s'appelle intuition pure, laquelle se pr�sente comme la forme normative, je vais plus loin, obligatoire, de toutes les appr�hensions sensibles. Je dis de toutes quelles qu'elles soient. C'est en cela que cette intuition qui s'ordonne en cat�gories de l'espace et du temps, se trouve d�sign�e par Kant comme exclue de ce qu'on peut appeler l'originalit� de l'exp�rience sensible, de la Sinnlichkeit, d'o� seulement peut sortir, peut surgir quelque affirmation que ce soit de r�alit� palpable, ces affirmations de r�alit� n'en restant pas moins dans leur articulation soumises aux cat�gories de la dite Raison Pure, sans lesquelles elles ne sauraient, non pas seulement �tre �nonc�es, mais m�me pas �tre aper�ues. D�s lors, tout se trouve sus-(->p231) (XI/8)pendu au principe de cette fonction dite synth�tique, ce ne veut dire rien d'autre qu'unifiante, qui est, si l'on peu dire aussi, le terme commun de toutes les fonctions cat�gorielles, terme commun qui s'ordonne et se d�compose dans le tableau fort suggestivement articul� qu'en donne Kant, ou plut�t dans les deux tableaux qu'il en donne : les formes des cat�gories et les formes du jugement, qui saisit qu'en droit, en tant qu'elle marque dans le rapport � la r�alit� la spontan�it� d'un sujet, cette intuition pure est absolument exigible.

    Le sch�me kantien, on peu arriver � le r�duire � la Beharrlichkeit, � la permanence, � la tenue; dirais-je vide, mais la tenue possible de quoi que ce soit, dans le temps. Cette intuition pure en droit est absolument exig�e dans Kant pour le fonctionnement cat�goriel, mais apr�s  tout que l' existence d'un corps, en tant qu'il est le fondement de la sensorialit� - Sinnlichkeit - , n'est pas exigible du tout, sans doute, pour ce qu'on peut articuler valablement d'un rapport � la r�alit�, �a ne nous m�nera pas loin puisque, comme le souligne Kant, l'usage de ces cat�gories de l'entendement, ne concernera que ce qu'il appellera des concepts vides ;  mais quand nous disons que �a ne nous m�nera pas loin, c'est parce que nous sommes philosophes, et m�me kantiens, mais d�s que nous ne le sommes plus, ce qui est le cas commun - chacun sait justement au contraire que �a m�ne tr�s loin puisque tout l'effort de la philosophie consiste � contrer toute une s�rie d'illusions de Schwarmereien comme on s'exprime dans le langage "philogophique" et particuli�rement kantien ; de mauvais r�ves - � la m�me �poque, Goya nous dit : " Le Sommeil de la (->p232) (XI/9) raison engendre les monstres" - dont les effets th�ologisants nous montrent bien tout le contraire, � savoir que �a m�ne tr�s loin, puisque par l'interm�diaire de mille fanatismes cela m�ne tout simplement aux violences sanglantes ; qui continuent d'ailleurs fort tranquillement malgr� la pr�sence des philosophes � constituer, il faut bien le dire, une partie importante de la trame de l'histoire humaine.

    C'est pour cela qu'il n'est point indiff�rent de montrer o� passe effectivement la fronti�re de ce qui est efficace dans l'exp�rience malgr� toutes les purifications th�oriques et les rectifications morales. Il est tout � fait clair en tout cas qu'il n'y a pas lieu d'admettre pour tenable 1'Esth�tique Transcendantale de Kant ; malgr� ce que j'ai appel� le caract�re ind�passable du service qu'il nous rend dans sa critique, et j'esp�re le faire sentir justement de ce que je vais montrer qu'il convient de lui substituer. Parce que justement s'il convient de lui substituer quelque chose et que �a fonctionne, en conservant quelque chose de la structure qu'il a articul�e, c'est cela qui prouve qu'il a au moins entrevu, qu'il a profond�ment entrevu la dite chose. C'est ainsi que l'esth�tique kantienne n'est absolument pas tenable, pour la simple raison qu'elle est pour lui fondamentalement appuy�e d'une argumentation math�matique qui tient � ce qu'on peut appeler 1'�poque g�om�trisante de la math�matique. C'est pour autant que la g�om�trie euclidienne est incontest�e au moment o� Kant poursuit sa m�ditation, qu'il est soutenable pour lui qu'il y ait dans l'ordre spatio-temporel certaines �vidences intuitives. Il n' est que de se baisser, que d'ouvrir son texte, pour cueillir (->p233) (XI/10) les exemples de ce qui peut para�tre maintenant  � un �l�ve moyennement avanc� dans l'initiation math�matique, d'imm�diatement r�futable quand il nous donne comme exemple d'une �vidence qui n'a m�me pas besoin d'�tre d�montr�e,  que par deux points il ne saurait passer qu'une droite .

     Chacun sait, pour autant que l'esprit s'est en somme assez facilement ploy� � l'imagination, � l'intuition pure d'un espace courbe par la m�taphore de la sph�re, que par deux points, il peut passer beaucoup plus d'une droite, et m�me une infinit� de droites. Quand il nous donne dans ce tableau des nichts, des riens, comme exemple du "leere Gegenstand ohne Begriff" de l'objet vide sans concept, l'exemple suivant qui est assez �norme : l'illustration d'une figure rectiligne qui n'aurait que deux c�t�s, voil� quelque chose qui peut sembler peut-�tre � Kant -  et sans doute pas � tout le monde � son �poque - comme l'exemple m�me de l'objet inexistant et par-dessus le march� impensable ; mais le moindre usage je dirais m�me d'une exp�rience de g�om�tre tout � fait �l�mentaire, la recherche du trac� que d�crit un point li� � une roulante, ce qu'on appelle [http://chronomath.irem.univ-mrs.fr/chronomath/cycloide.html une cyclo�de de Pascal], vous montrera qu'une figure rectiligne, pour autant qu'elle met proprement en cause la permanence du contact de deux lignes ou de deux c�t�s est quelque chose qui est v�ritablement primordial , essentiel � toute esp�ce  de compr�hension g�om�trique, qu'il y a bel et bien l� articulation conceptuelle et m�me objet tout � fait d�finissable.

   Aussi bien, m�me avec cette affirmation que  rien n'est f�cond sinon le jugement synth�tique, peut-il encore apr�s tout l'effort de logicisation de la math�matique, �tre (->p234) (XI/11) consid�r� comme sujet � raison. La pr�tendue inf�condit� du jugement analytique � priori, � savoir de ce que nous appellerons tout simplement l'usage purement combinatoire d'�l�ments extraits de la position premi�re d'un certain nombre de d�finitions, que cet usage combinatoire ait en soi une f�condit� propre, c'est ce que la critique la plus r�cente, la plus pouss�e, des fondements de l'arithm�tique, par exemple, peut assur�ment d�montrer. Qu'il y ait au dernier terme, dans le champ de la cr�ation math�matique, un r�sidu obligatoirement ind�montrable, c'est ce � quoi sans doute la m�me exploration logicisante semble nous avoir conduits (le th�or�me de G�del-profane-[http://www.eleves.ens.fr:8080/home/ollivier/goedel/goedel.html#tig initi�]) avec une rigueur jusqu'ici irr�fut�e, mais il n'en reste pas moins que c'est par la voie de 1a d�monstration formelle que cette certitude peut �tre acquise et, quand je dis formelle, j'entends par les proc�d�s les plus express�ment formalistes de la combinatoire logicisante.

     Qu'est-ce � dire ? Est-ce pour autant que cette intuition pure, telle que pour Kant aux termes d'un progr�s critique concernant les formes exigibles de la science, que cette intuition pure ne nous enseigne rien ? 
Elle nous enseigne assur�ment de discerner sa coh�rence et aussi sa disjonction possible de l'exercice justement synth�tique de la fonction unifiante du terme de l'unit� en tant que constituante dans toute formation cat�gorielle et, les ambigu�t�s �tant une fois montr�es de cette fonction de l'unit�, de nous montrer � quel choix, � quel renversement nous sommes conduits sous la sollicitation de diverses exp�riences.  

    (->p235) (XI/12) La n�tre ici �videmment seule nous importe. Mais n'est-il pas plus significatif que d'anecdotes, d'accidents, voire exploits, au point pr�cis o� on peut faire remarquer  la minceur du point de conjonction entre le fonctionnement cat�goriel  et l'exp�rience sensible dans Kant, le point d'�tranglement, je puis dire, o� peut �tre soulev�e la question si l'existence d'un corps, bien s�r tout � fait exigible, en fait ne pourrait pas �tre mise en cause dans la perspective kantienne. Quant fait qu'elle soit exig�e en droit, est-ce que quelque chose n'est point fait ?

     Pour vous pr�sentifier cette question dans la situation de cet enfant perdu qu'est le cosmonaute de notre �poque dans sa capsule au moment o� il est dans l'�tat d' apesanteur, je ne m'apesantirai pas sur cette remarque que la tol�rance, semble-t-il, sans doute n'a jamais �t� encore mise tr�s longtemps � l'�preuve. Mais tout de m�me la tol�rance surprenante de l'organisme � l'�tat d'apesanteur est tout de m�me faite pour nous faire poser une question, puisqu'apr�s tout des r�veurs s'interrogent sur 1'origine de la vie - et parmi eux il y a ceux qui disent que �a s'est mis tout d'un coup � fructifier sur  notre globe, mais d'autres que �a a d�  venir par un germe venu des espaces astraux. Je ne saurai vous dire � quel point cette sorte de sp�culation m'indiff�re. Tout de m�me, � partir du moment o� un organisme, qu'il soit humain, que ce soit celui d'un chat ou du moindre seigneur du r�gne vivant, semble si  bien dans l'�tat d'apesanteur, est-ce qu'il n'est pas justement  essentiel � la vie disons simplement qu'elle soit en quelque sorte dans une position d'�quipollence par rapport � tout effet (->p236) (XI/12) possible du champ gravitationnel ? Bien entendu, il est toujours dans les effets de gravitation, le cosmonaute - seulement c'est une gravitation qui ne lui p�se pas. Eh bien, l� o� il il est dans son �tat d'apesanteur, enferm� comme vous le savez dans sa capsule, et plus encore soutenu, molletonn� de partout par les replis de l'icelle capsule, que transporte-t-il avec lui d'une intuition pure ou pas, mais ph�nom�nologiquement d�finissable de l'espace et du temps ? La question et d'autant plus int�ressante que vous savez que depuis Kant nous sommes tout de m�me revenus l�-dessus, Je veux dire que l'exploration justement qualifi�e de ph�nom�nologique nous a tout de m�me ramen� l'attention sur le fait que ce qu'on peut appeler les dimensions na�ves de l'intuition, spatiale nomm�ment, ne sont pas m�me � une intuition, si purifi�e qu'on le pense, si facilement r�ductibles et que le haut, le bas, voire la gauche conservent non seulement toute leur importance en fait, mais m�me en droit pour la pens�e la plus critique .                    

    Qu'est-ce qu'il lui en est advenu au Gagarine, ou au Titov, ou au Glenn, de son intuition de l'espace et du temps dans des moments o� s�rement il avait, comme on dit, d'autres id�es en t�te ? Cela ne serait peut-�tre pas tout fait inint�ressant pendant qu'il est l�-haut d'avoir avec lui un petit dialogue ph�nom�nologique. Dans ces exp�riences, naturellement on a consid�r� que ce n'�tait pas le plus urgent. On a, au reste, le temps d'y revenir. Ce que je constate, c'est que, quoi qu'il en soit de ces points sur lesquels nous quand m�me nous pouvons  �tre assez press�s d'avoir des r�ponses de l'Erfahrung, de l' exp�rience, lui en tout cas cela ne l'a pas emp�ch� d'�tre (->p237) (XI/14) tout � fait capable de ce que j'appellerai toucher des boutons, car il est clair, au moins pour le dernier, que l'affaire a �t� command�e � tel moment et m�me d�cid�e de l'int�rieur. I1 restait donc en pleine possession des moyens d'une combinatoire efficace. Sans doute sa raison pure �tait puissamment appareill�e de tout un montage complexe qui faisait assur�ment l'efficacit� derni�re de l'exp�rience.  Il n'en reste pas moins que, pour tout ce que nous pouvons supposer, et aussi loin que nous pouvons supposer, l'effet de la construction combinatoire dans , l'appareil, et m�me dans les apprentissages, dans les consignes ressass�es dans la formation �puisante impos�e au pilote lui-m�me, si loin que nous le supposions int�gr� � ce qu'on peut appeler 1'automatisme d�j� construit de la machine, il suffit qu'il ait � pousser un bouton dans le bon sens et en sachant pourquoi, pour qu'il devienne extraordinairement significatif qu'un pareil exercice de la raison combinante soit possible dans des conditions dont peut-�tre c'est loin d'�tre encore l'extr�me atteint de ce que nous pouvons supposer de contrainte et de paradoxe impos� aux conditions de la motricit� naturelle, mais que d�j� nous pouvons voir que les choses sont pouss�es fort loin de ce double effet, caract�ris� d'une part par la lib�ration de la dite motricit� des effets de la pesanteur, sur lesquels on peut dire que dans les conditions naturelles ce n'est pas trop dire qu'elles s'appuient sur cette motricit�, et que corr�lativement, les choses ne fonctionnent que pour autant que le dit sujet moteur est litt�ralement emprisonn�, par la carapace qui seule assure la contention, au moins � tel moment du vol de l'organisme dans ce qu'on peut appeler sa solidarit� �l�mentaire.

        (->p238) (XI/15) Voici donc ce corps devenu si je puis dire une sorte de mollusque, mais arrach� � son implantation v�g�tative. Cette carapace devient une garantie si dominante du maintien de cette solidarit�, de cette unit�, qu'on n'est pas loin de saisir que c'est en elle en fin de compte qu'elle consiste, qu'on voit l� en une sorte de relation ext�rioris�e de la fonction de cette unit� comme v�ritable contenant de ce qu'on peut appeler la pulpe vivante. Le contraste de cette position corporelle avec cette pure fonction de machine � raisonner, cette raison pure qui reste tout ce qu'il y a d'efficace et tout ce dont nous attendons une efficacit� quelconque � l'int�rieur,  est bien l� quelque chose d'exemplaire qui donne toute son importance � la question que j'ai pos�e tout � l'heure de la conservation ou non de l'intuition spatio-temporelle, au sens o� je l'ai suffisamment appuy�e de ce que j'appellerai la fausse g�om�trie du temps de Kant. Est-ce qu'elle est, cette intuition, toujours l� ? J'ai une grande tendance � penser qu'elle est toujours l�.

    Elle est toujours l�, cette fausse g�om�trie,  aussi b�te et aussi idiote, parce qu'elle est effectivement produite comme une sorte de reflet de l'activit� combinante, mais reflet qui n'est pas moins r�futable. Car comme l'exp�rience de la m�ditation des math�maticiens l'a prouv�, sur ce sol, nous ne sommes pas moins arrach�s � la pesanteur que dans l'endroit l� haut o� nous suivons notre cosmonaute. En d'autres termes que cette intuition pr�tendue pure est sortie de l'illusion de leurres attach�s � la fonction combinatoire, elle-m�me tout � fait possible � dissiper m�me si elle s'av�re plus ou moins tenace, elle n'est, si je puis dire, que l'ombre d'une ombre.

    (->p239) (XI/16) Mais bien s�r, pour pouvoir affirmer cela,  il faut avoir fond� le nombre lui-m�me ailleurs que dans cette intuition. Au reste, � supposer que notre cosmonaute ne le conserve pas, cette intuition euclidienne de l'espace, et celle beaucoup plus discutable encore du temps qui lui est appendue dans Kant, � savoir quelque chose qui peut se projeter sur une ligne, qu'est-ce que �a prouvera ? Ca prouvera simplement qu'il est tout de m�me capable d'appuyer correctement sur les boutons sans recourir � leur sch�matisme, �a prouvera simplement que ce qui est d'ores et d�j� r�futable ici est r�fut� l�-haut dans l'intuition elle-m�me, ce qui, vous me le direz, r�duit peut-�tre un peu la port�e de la question que nous avons � lui poser.

           Et c'est bien pour cela qu'il y a d'autres questions plus importantes � lui poser, qui sont justement les n�tres, et particuli�rement celle-ci : ce que devient dans l'�tat d'apesanteur une pulsion sexuelle qui a l'habitude de se manifester en ayant l'air d'aller contre, et si le fait qu'il soit enti�rement coll� � l'int�rieur d'une machine - j'entends au sens mat�riel du mot - qui incarne, manifeste d'une fa�on si �vidente le phantasme phallique, ne l'ali�ne pas particuli�rement � son rapport avec les fonctions d'apesanteur naturelle au d�sir m�le. Voil� une autre question dans laquelle je crois que nous avons tout � fait l�gitimement notre nez � mettre.

    Pour revenir sur le nombre, dont il peut vous �tonner que j'en fasse un �l�ment si �videmment d�tach� de l'intuition pure, de l'exp�rience sensible je ne vais pas ici vous faire un s�minaire sur les "Foundations of arithmetica" titre (->p240) (XI/17) anglais de Frege auquel je vous prie de vous reporter parce que c'est un  livre aussi fascinant que les chroniques martiennes o� vous verrez qu'il est en tout cas �vident qu'il n'y a aucune d�duction empirique possible de la fonction  du nombre, mais que, comme je n'ai pas l'intention de vous faire un cours sur ce sujet, je me contenterai, parce que c'est dans notre propos, de vous faire remarquer que par exemple les cinq points ainsi dispos�s

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que vous pouvez voir sur la face d'un d�, c'est bien une figure qui peut symboliser le nombre cinq, mais que vous auriez tout � fait tort de croire que d'aucune fa�on le nombre cinq soit donn� par cette figure. Comme je ne d�sire pas vous fatiguer � vous faire des d�tours infinis, je pense que le plus court est de vous faire imaginer une exp�rience de conditionnement que vous seriez en train de poursuivre sur un animal.  

C'est assez fr�quent, pour voir exp�riment�e cette facult� de discernement, � cet animal, dans telle situation constitu�e de buts atteindre, que vous lui donniez des formes diverses. Supposez qu'� c�t� de cette disposition, chose qui constitue une figure, vous n'attendrez en aucun cas et d'aucun animal qu'il r�agisse de la m�me fa�on � la figure suivante, qui est pourtant aussi un cinq, ou � celle-ci qui ne l'est pas moins, � savoir la forme du pentagone (sch�ma)  :

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    Si jamais un animal r�agissait de la m�me fa�on � ces trois figures, eh bien, vous seriez stup�faits, et tr�s pr�cis�ment pour la raison que vous seriez alors absolument convaincus que l'animal sait compter. Or, vous savez qu'il ne sait pas compter. Cela n'est pas une preuve de l'origine non empirique de la fonction du nombre. Je vous le r�p�te : ceci m�rite une (->p241) (XI/18) discussion d�taill�e, dont apr�s tout la seule raison vraie, sens�e, s�rieuse que j'ai de vous conseiller vivement de vous y int�resser, est qu'il est surprenant de voir � quel point peu de math�maticiens, encore que ce ne soit bien entendu que des math�maticiens qui les aient bien trait�s, s'y int�ressent vraiment. Ce sera donc de votre part, si vous vous y int�ressez, une oeuvre de mis�ricorde : visiter les malades, s'int�resser aux questions peu int�ressantes, est-ce que ce n'est pas aussi par quelque c�t� notre fonction ? Vous y verrez qu'en tout cas l'unit� et le z�ro, si importants pour toute constitution rationnelle du nombre, sont ce qu'il y a de r�sistants, bien s�r, � toute tentative d'une gen�se exp�rimentale du nombre, et tout sp�cialement si l'on entend donner une d�finition homog�ne du nombre comme tel, r�duisant � n�ant toutes les gen�ses qu'on peut tenter de donner du nombre � partir d'une collection et de l'abstraction de la diff�rence � partir de diversit�. Ici prend sa valeur le fait que j'ai �t� amen�, par le droit fil de la progression freudienne, � articuler d'une fa�on qui m'a paru n�cessaire la fonction du trait unaire, en tant qu'elle fait appara�tre la gen�se de la diff�rence dans une op�ration qu'on peut dire se situer dans la ligne d'une simplification toujours accrue, que c'est dans une vis�e qui est celle qui aboutit � la ligne de b�tons, c'est-�-dire � la r�p�tition de 1'apparemment identique qu'est cr��, d�gag�, ce que j'appelle, non pas le symbole, mais l'entr�e dans le r�el comme signifiant inscrit - et c'est l� ce que veut dire le terme de primaut� - de l'�criture. L'entr�e dans le r�el, c'est la forme de ce trait r�p�t� par le chasseur primitif de la diff�rence absolue en tant qu'elle est l�.            (->p242) (XI/19) Aussi, bien vous n'aurez pas de peine  - vous les trouverez � la lecture de Frege, encore que Frege ne s'engage pas dans cette voie, faute d'une th�orie suffisante du signifiant - � trouver dans le texte de Frege que les meilleurs analystes math�maticiens de 1a fonction de l'unit�, nomm�ment Givon et Schr�der, ont mis exactement l'accent de la m�me fa�on que je le fais, sur la fonction du trait unaire.                

    Voil� ce qui me fait dire que ce que nous avons ici � articuler, c'est qu'� renverser, si je puis dire, la polarit� de cette fonction de l'unit�, � abandonner l'unit� unifiante , l'Einheit, pour 1'unit� distinctive, 1'Enxigkeit, je vous m�ne au point de poser la question de d�finir, d'articuler pas � pas, la solidarit� du statut du sujet en tant que li� � ce trait unaire avec le fait que ce sujet est constitu� dans sa structure o� la pulsion sexuelle entre toutes les aff�rences du corps a sa fonction privil�gi�e. Sur le premier fait, la liaison du sujet � ce trait unaire, je vais mettre aujourd'hui le point final, consid�rant la voie suffisamment articul�e en vous rappelant que ce fait si important dans notre exp�rience, mis en avant par Freud de ce qu'il appelle narcissisme des petites diff�rences, c'est la m�me chose que ce que j'appelle la fonction du trait unaire ; car ce n'est rien d'autre que le fait que c'est � partir d'une petite diff�rence -et dire petite diff�rence cela ne veut rien dire d'autre que cette diff�rence absolue dont je vous parle, cette diff�rence d�tach�e de toute comparaison possible - c'est � partir de cette petite diff�rence, en tant qu'elle est la m�me chose que le grand I, l'Id�al du moi, que peut s'accommoder toute vis�e narcissique ; le sujet consti-(->p243) (XI/20)tu� ou non comme porteur de ce trait unaire, c'est ce  qui permet de faire aujourd'hui notre premier pas dans ce qui constituera l'objet de notre le�on suivante, � savoir la reprise des fonctions privation, frustration, castration.               

    C'est � les reprendre d'abord que nous pourrons entrevoir o� et comment se pose la question du rapport du monde signifiant avec ce que nous appelons pulsion sexuelle, � savoir privil�ge, pr�valence de la fonction �rotique du corps dans constitution du sujet. Abordons-la un petit peu,  mordillons-la cette question, en partant de la privation, parce que c'est plus simple. I1 y a du moins a dans le monde, il y a un objet qui manque � sa place, de qui est bien la conception la plus absurde du monde si l'on donne son sens au mot R�el. Qu'est-ce qui peut bien manquer dans le R�el ?                 

    Aussi bien est-ce en raison de la diff�cult� de cette question que vous voyez encore, dans Kant, tra�ner, si je puis dire, bien au-del� donc de l'intuition pure, tous ces vieux restes qui l'entravent de th�ologie, et sous le nom de conception cosmologique, "In mundo non est casus", nous rappelle-t-il : rien de casuel, d'occasionnel. "In mundo non est fato" : rien n'est d'une fatalit� qui serait au-del� d'une n�cessit� rationnelle ; "In mundo non est fatum" : il n'y a point de saut ; "In mundo non est hiatus", et le grand r�futateur des imprudences m�taphysiques prend � son compte ces quatre d�n�gations, dont je vous demande, si dans la perspective qui est la n�tre, elles peuvent appara�tre autre chose que le statut m�me invers� de ce � quoi nous avons toujours affaire � des cas, au sens propre du terme, � un fatum � proprement parler, puisque notre (->p244) (XI/21) inconscient est oracle, � autant de hiatus qu'il y a de signifiants distincts, � autant de sauts qu'il se produit de m�tonymies. C'est parce qu'il y a un sujet qui se marque lui-m�me ou non du trait unaire qui est un ou moins un, qu'il peut y avoir un moins a, que le sujet peut s'identifier � la petite balle du petit fils de Freud et sp�cialement dans la connotation de son manque : il n'y a pas, ens privativum. Bien s�r, il y a un vide et c'est de l� que va partir le sujet : leere Gegenstand ohne Begriff.            

    Des quatre d�finition du rien, que donne Kant et que nous reprendrons la prochaine fois, c'est  la seule qui se tient avec rigueur : il a l� un rien. Observez que dans le tableau que je vous ai donn� en trois termes, castration, frustration, privation, la contre-partie, l'agent possible, le sujet � proprement parler imaginaire d'o� peut d�couler la privation, l' �nonciation de la privation c'est le sujet de la toute puissance imaginaire, c'est-�-dire de l'image invers�e de l'impuissance. Ens rationis : leere Begriff ohne Gegenstand, pur concept de la possibilit�. Voici le cadre o� se situe et appara�t l'ens privativum. Kant  sans doute ne manque pas d'ironiser sur l'usage purement formel de la formule qui semble aller de soi : tout r�el est possible. Qui dira le contraire ? Forc�ment. Et il fait le pas plus loin en nous faisant remarquer que : donc quelque r�el est possible, mais que �a peut vouloir dire aussi que quelque possible n'est pas r�el, qu'il y a du possible qui n'est pas r�el ; non moins sans doute l'abus philosophique qui peut en �tre fait est ici par Kant �nonc�. Ce qui nous importe, c'est de nous apercevoir que le possible dont il s'agit, (->p245) (XI/22) ce n'est que le possible du sujet. Seul le sujet peut �tre ce r�el n�gativ� d'un possible qui n'est pas r�el. Le moins 1 constitutif de l'ens privativum, nous le voyons ainsi li� � la structure la plus primitive de notre exp�rience de l'inconscient, pour autant qu'elle est celle non pas de l'interdit, ni du dit que non, mais du non-dit, du point o� le sujet n'est plus l� pour dire s'il n'est plus ma�tre de cette identification  au 1, ou de cette absence soudaine du qui, vous le remarquez, ici trouve sa force et sa racine ; la possibilit� du fatum, casus, saltus, hiatus est justement ce en quoi j'esp�re d�s la prochaine s�ance vous montrer quelle autre forme d'�rudition pure et m�me spatiale est sp�cialement int�ress�e � la fonction de la surface. Pour autant que je la crois capitale, primordiale, essentielle ; � toute articulation du sujet que nous pourrons formuler.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
[../../erreurs.htm commentaire]        relu et corrig� en ao�t 2002