Text/Jacques Lacan/NDP12021974.htm

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J.LACAN                      gaogoa

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' XXI-'Les non-dupes errent   1973-1974

                                        version rue CB

'12 F�vrier 1974'                        [#note note]

 

(p76->) BON, EH BIEN J'ESP�RAIS ... j'ai appris sur le tard qu'il  y avait les vacances de . . . dites de Mardi gras , justement parce que c'est pas le Mardi gras , alors j'ai maintenu ma . . . j'ai maintenu ma . . . ma je ne sais pas quoi, mon s�minaire, n'est-ce pas, je l'ai maintenu aujourd'hui parce que j'esp�rais que gr�ce � �a je . . . pourrais peut-�tre me promener au milieu de vous parce que vous seriez un peu moins nombreux , et en somme parler un peu avec les gens qui sont cens�s m'�couter. Vous �tes moins nombreux, c'est vrai, ce qui d'ailleurs me permet de le faire, mais enfin , je regrette de ne pas avoir eu cette occasion de m'exprimer d'une fa�on un peu plus famili�re et directe. Voil�.

    L�-dessus . . . l�-dessus je vous annonce que, il vient de sortir une esp�ce de plaquette comme �a (le docteur Lacan lance la plaquette dans la salle) , que je vous envoie, il y a un encart dedans ,  l'encart est aussi int�ressant que la plaquette , de sorte que �a va aussi bien si c'est pas les m�mes qui l'ont re�u. Voil�. En principe - en principe , �a doit passer � la t�l�vision - donnez l'encart � quelqu'un d'autre . . . voil�. C'est des questions que Jacques-Alain Miller a eu la bont� de me poser , dans l'espoir de faire . . . T�l�vision. Naturellement , naturellement c'est un espoir tout � fait abusif : il m'a pos� les questions qu'il est capable de me poser � partir de l'id�e qu'il se fait de la t�l�vision. Il m'a pos� des questions kantiennes en particulier , comme si tout le monde �tait kantien , mais jusqu'� un certain point c'est vrai, tout le monde est kantien, de sorte que les questions qu'il m'a pos�es m'ont donn� simplement occasion de . . . occasion de r�pondre au niveau pr�sum� t�l�vision par Jacques-Alain Miller. Le r�sultat m'a paru quand m�me digne d' �tre retenu puisque je l'ai fait publier. Voil�.

    

    Alors maintenant, je vais vous parler un peu, aujourd'hui, en essayant de rester dans le note de ce que j'esp�rais. Ce que j'esp�rais vous dire, c'est en somme, c'�tait quelque chose, disons, en gros, comme �a, dont la vis�e, enfin, vous en ferez le titre que vous voudrez - dont le vis�e �tait de vous dire, vous dire la diff�rence  (c'est �a qui me para�t important (p77->) dans ce que j'essaie de vous apporter cette ann�e ) de vous dire la diff�rence qu'il y a entre le vrai et le R�el.

    Comme vous vous en �tes peut-�tre aper�us, n'est-ce pas, je me suis avanc� cette ann�e � . . . avec vous, je me suis avanc� cette ann�es avec , comme dans La paix chez soi de Courteline , n'est-ce pas , " le truc d'un c�t� et le machin de l'autre ", c'est tout ce qu'elle a r�ussi � obtenir, la petite bonne femme, en achetant je ne sais quel lustre , enfin qui justement se met en deux morceaux . . . enfin , contrairement � elle , mes trois morceaux , � savoir les trois , les trois ronds consistants dont s'ajuste le noeud borrom�en, c'est ce que je tiens dans la main pour vous parler de ce que les non-dupes errent.

    Ca n'a pas l'air d'avoir un rapport direct, imm�diat tout au moins, �a ne saute pas aux yeux. Mais vous savez peut-�tre qu'un de ces . . . un de ces trois ronds , je le d�nomme , je le d�nomme du R�el, les deux autres �tant l'Imaginaire et le Symbolique, et que c'est autour de �a que j'essaie de vous faire sentir quelque chose.

    Vous faire sentir ceci, d'abord, que j'ai d�j� prof�r�, mais qui ne vous a pas forc�ment saut� aux yeux, n-est-ce pas, c'est que, c'est que justement je les prends sous seulement cet angle qu'ils sont trois, qu'ils sont trois et �galement consistants. C'est une premi�re fa�on d'aborder, d'aborder ce qu'il en est du R�el. Il est bien certain que le R�el, c'est ce qui les fait trois, sans que pour autant ce qui les fait trois soit le troisi�me. S'ils se rajoutent, ce n'est que pour faire trois. Et justement ils ne se rajoutent pas . Parce que chacun des trois se rajoute tout autant sans pour autant , sans pour autant �tre le troisi�me . Il n'est l� que parce que les deux autres ne font pas noeud sans trois , si je puis m'exprimer ainsi.

    Et c'est ce que je voudrais vous dire : c'est que la logique ne peut se d�finir que d'�tre la science du R�el. L'emb�tant, c'est qu'elle ne parle et qu'elle ne part que du vrai . Elle n'a pas tout de suite commenc� comme �a. Il y avait peut-�tre , comme tout de m�me dans l'ensemble, enfin, vous le savez, il y avait un nomm� Aristote qui a fray� la question . �videmment, le mot de " vrai ", Name.jpg , tra�ne pas mal dans son machin qu'il a appel� l' Organon et dont on a fait , depuis, la logique. Lui, frayait , il se d�brouillait comme il pouvait , et l'ennui, actuellement , dans notre affaire avec l'Organon , c'est que �a ne peut pas para�tre sans que la moiti� de la page soit tenue par, disons, des commentaires de l' Organon , qui ne sont pas du tout � proprement parler ce qu'on peut appeler commentaires , mais une certaine fa�on d'organifier sur l' Organon , c'est-�-dire de le rendre comestible.

    �a commence � un certain Alexandre, � un autre qui s'appelle Simplicius , et puis plus tard � un nomm� Pacius , et puis apr�s tout (p78->) ce qu'on veut, un Pierre d'Espagne, un saint Thomas d'Aquin, enfin gr�ce � �a , la chose a �t� , enfin compl�tement d�vi�e , c'est au point que ce n'est pas du tout facile , parce que malgr� tout on a un esp�ce de frottis, on s'est frott�s � ces divers auteurs, et on les entend, on entend Aristote, malgr� tout, � travers eux.

    Ce serait bien si quelqu'un, si quelqu'un arrivait � faire l'effort, en somme de lire, de lire par exemple, rien que ceci, qui est le second volume de cet Organon , � lire ce qu'on appelle - qu'on appelle , c'est parce qu'on l'a intitul� comme �a, c'est aussi un titre qui est venu apr�s coup - on appelle �a Les Premiers Analytiques - arriver � le lire , non pas bien s�r de premi�re impression , parce que quelqu'un qui le lirait de premi�re impression , simplement , n'y comprendrait pas plus que ce que, dans l'ensemble, enfin vous comprenez � ce que je raconte, c'est-�-dire pas lourd . . . - la chose absolument qu'il faudrait qu'un jour quelqu'un arrive � faire , c'est justement � conna�tre assez bien la diff�rence de ce que dit Aristote avec ce que nous ont transmis, enfin, ceux qui ont ressass� le truc, � en voir assez bien la diff�rence pour voir combien Aristote frayait et comment il frayait et pourquoi pas, m�me les endroits o� il glissait, o� il s'est tordu le pied , o� . . . c'est un monde ! Ouais . . .

    I1 est tout � fait clair que je n'en rajoute pas, l�. Ou plut�t que ce que je rajoute, ce serait destin� �, � proposer, enfin tout au moins une t�che , � savoir jusqu'� quel point , et dans Aristote, me semble-t-il, on peut saisir, � quel point c'est un frayage ; et un frayage qui ne s'�claire qu'� partir de ceci que j'ai �nonc� juste � l'instant : que la logique, c'est proprement la science du R�el.

    Dans Aristote, on n'est pas tellement encombr� par le vrai. Il ne parle pas de vrai � propos du pr�dicat . Il �nonne , bien s�r , et � cause de �a on s'est cru tout � fait oblig� de faire pareil , on parle de l'homme, de l'animal, de . . . du vivant, � l'occasion, et encore , je dis l� des choses qui ont tout de suite un vague sens , �a s'embo�te : l'homme , l'animal, le vivant ; tout animal est vivant , tout homme est animal , moyennant quoi tout homme sera vivant . . . ouais . . . I1 est tout � fait clair d�s ce d�part , comme la suite d'ailleurs l'a bien montr�, que tout �a ne veut rien dire. En d'autres termes, que le vrai, dans l'affaire, est tout � fait hors de saison , d�plac� .

    Et ce qui le rend tangible, ce qui le rend tangible, c'est que c'est . . . ces cases , n'est-ce pas , ces . . . qu'il remplit comme il peut avec ces , par exemple ces trois mots que je viens de dire : homme, animal , et vivant , n'est-ce pas - il peut aussi bien mettre n'importe quoi, n'est-ce pas , le cygne, le noir . . . enfin n'importe quoi d'autre , le blanc . . . le blanc tra�ne partout , on ne sait pas quoi en faire - il est rendu manifeste dans ce que j'ai appel� son frayage, que ces termes , tout son effort , est justement de pouvoir s'en passer : c'est-�-dire qu'il les vide de sens , et il les vide de sens (p79->) par ce moyen qu'il les remplace par des lettres : � savoir alpha, b�ta, gamma, par exemple, au lieu de mes trois premiers termes, l�, que je vous ai extraits, qui sont dans Aristote . . . il dit, n'est-ce pas, �a ne commence � prendre forme qu'� partir du moment o� il �noncera que tout b . . . tout a est b , tout Name.jpg est b . . . non , tout b est Name.jpg , moyennant quoi tout a sera Name.jpg . En d'autres termes , il proc�dera de la fa�on � pouvoir qualifier deux de ces termes, ceux qui font le joint , de moyens , moyennant quoi il pourra �tablir une relation entre les deux extr�mes. C'est en cela qu'au d�part , d�s le d�part, se touche qu'il ne s'agit pas du vrai. Car peu importe que tel animal soit blanc ou pas , chacun sait qu'il y a des cygnes noirs - des cygnes , c, y, g, n, e, s - l'important est que quelque chose soit articul� gr�ce � quoi s'introduit comme tel le R�el.

    Ce n'est pas pour rien que, dans le syllogisme, il y a trois termes : les deux extr�mes, et le moyen. C'est qu'en fin de compte je dis " en fin de compte " parce que ce n'est qu'un premier essai tout se passe comme s'il avait quelque chose comme un pressentiment du noeud borrom�en . C'est � savoir que tout de suite il touche du doigt � partir du moment o� il aborde le R�el, qu'il faut qu'il y en ait trois . �videmment , ces trois , il les manie tout de travers , c'est � savoir qu'il s'imagine qu'ils tiennent ensemble deux par deux. C'est une erreur. Il s'imagine qu'ils tiennent ensemble deux par deux , et m�me , jusqu'� un certain point , on peut traduire la chose en disant qu'il les fait concentriques. A savoir qu'il y a la sph�re des vivants, par exemple, puis � l'int�rieur, la sph�re des animaux - la sph�re ou le rond - et puis � l'int�rieur encore la sph�re des hommes. C'est ce qu'on appelle " le traduire en extension ". Naturellement, on s'y est employ�, parce qu'on en est aussi embarrass� que d'un terme dont je me sers beaucoup , mais ce n'est pas sans raison d'�tre : on en est embarrass� comme le poisson d'une pomme .

    Pour vous d�lasser - je fais ici une franche parenth�se, �a n'a rien � faire avec Aristote, parce qu'Aristote, de �a n'a pas la moindre esp�ce d'id�e . . . Moi, je suis embarrass�, par exemple, de votre nombre, tout � fait comme un poisson d'une pomme. Et pourtant il y a d'autres moments o� je vous dis que les rapports de mon dire avec, enfin, cette assistance, justement, dont je ne sais que faire , sont de l'ordre des rapports de l'homme avec une femme. Je vous ferai remarquer ceci, comme �a que j'ai trouv� ce matin , �a m'a saut� aux yeux , que . . . eh bien , que c'est d�j� dans la Gen�se. Ce que nous indique la Gen�se par l'offre d'Eve, ce n'est rien d'autre que ceci : que l'homme - l�, il y a un flottement � ce moment - l�, c'est la femme , mais comme je vous l'ai dit , la femme n'existe pas , n'est-ce pas , mais de m�me qu'Aristote, enfin vasouille un peu, on ne voit pas pourquoi la Gen�se, quoiqu'inspir�e , en aurait fait moins , et que cette offre de la pomme soit tr�s exactement ce que je dis, � savoir qu'il n'y a (p80->) pas de rapport entre l'homme et la femme, ceci qui s'incarne tr�s manifestement du fait que, comme je l'ai soulign�, la femme n'existe pas, la femme n'est pas-toute, c'est de �a qu'il r�sulte que l'homme avec une femme en est aussi embarrass� qu'un poisson d'une pomme : ce qui normalise nos rapports, et ce qui me permet de les assimiler � quelque chose dont �a serait beaucoup dire que de dire que c'est l'amour, parce que � la v�rit�, je n'�prouve pas pour vous le moindre sentiment d'amour. Et sans doute est-ce r�ciproque, comme je l'ai �nonc� : dans ce qu'il en est de l'amour, les sentiments sont toujours r�ciproques .

    Ceci est une parenth�se, revenons � Aristote.

    Aristote, quoi ? montre bien que le vrai, c'est pas du tout �a qui est en jeu. Gr�ce au fait qu'il se fraye, qu'il fraye l'affaire de cette science que j'appelle du R�el - du R�el, c'est-�-dire du trois, du m�me coup il d�montre qu'il n'arrive au trois qu'en frayant les choses au moyen de l'�crit, � savoir que d�s les premiers pas dans le syllogisme, c'est parce qu'il vide ces termes de tout sens en les transformant , en les transformant en lettres c'est-�-dire en des choses qui par elles-m�mes ne veulent rien dire, c'est comme �a qu'il fait les premiers pas dans ce que j'ai appel� : la science du R�el.

    Qu'est-ce que la logique ainsi con�ue, attrap�e par ce bout l�, qu'est-ce que la logique a � faire dans le discours analytique?

    Ce par quoi vous �tes en somme, pour ma plainte, si nombreux � m'entendre, c'est dans la mesure o� ce que je v�hicule, c'est ce qui se d�gage du discours analytique . Dans le discours analytique les choses proc�dent d'une fa�on diff�rente - et c'est pourquoi vous �tes l� - pour autant que, ici, je le prolonge, ce qui fait le corps de ce que je dis, c'est tout � fait autre chose que ce sur quoi, jusqu'� pr�sent , on a fond� une logique , c'est-�-dire des dits . Des dits qu'on manipule . Aristote le fait , mais comme je viens de vous le dire , la caract�ristique de son pas c'est de vider ces dits de leur sens. Et c'est par l� qu'il nous donne l'id�e de la dimension du R�el. Il n'y a pas de voie pour tracer les voies de la logique, sinon de passer par l'�crit. C'est ce qu'Aristote d�montre d�s ses premiers pas , et c'est en quoi l'�crit se montre d'une autre dimension que le dire.

    Par contre , ce qui vous retient , ce qui vous agite , et ce qui agitera sans doute de plus en plus , c'est que le d i r e  v r a i , c'est tout autre chose . Le dire vrai , c'est si je puis dire la rainure , c'est ce qui d�finit , la rainure par o� passe ce qui . . . ce qu'il faut bien qu'il suppl�e � l'absence, � l'impossibilit� d'�crire, d'�crire comme tel le rapport sexuel. Si le R�el est bien ce que je dis , � savoir : ce qui ne se fraye que par l'�crire , c'est bien ce qui justifie que j'avance que le trou , le trou que fera , que fait, (p81->) � jamais l'impossibilit� d'�crire le rapport sexuel comme tel, c'est l� � quoi nous sommes r�duits , quant � ce qu'il est , ce rapport sexuel , de le r�aliser quand m�me . 

    Il y a des canalicules, il y a des choses qui font chicane, il y a des trucs o� on se perd, mais o� on se perd de fa�on telle que c'est l� proprement ce qui constitue la m�taphore dite du labyrinthe , on en arrive jamais au bout - mais l'important n'est pas l�, c'est de d�montrer pourquoi on n'en arrive jamais au bout , c'est-�-dire de serrer de pr�s ce qui se passe quand il s'agit , tout ce par quoi nous touchons au R�el, de ce qui sans doute fait que du R�el, nous avons , comme tel , une id�e propre et distincte - le R�el c'est ce qui se d�termine de ce que ne puisse pas d'aucune fa�on s'y �crire le rapport sexuel.

    Et c'est de l� que r�sulte ce qu'il en est du dire vrai, tout au moins ce que nous d�montre la pratique du discours analytique , c'est que c'est � dire vrai - c'est-�-dire des conneries , celles qui nous viennent , celles qui nous jutent comme �a - qu'on arrive � frayer la voie vers quelque chose dont ce n'est que tout � fait contingent que quelquefois et par erreur, �a cesse de ne pas s'�crire , comme je d�finis le contingent , � savoir que �a m�ne , entre deux sujets, � �tablir quelque chose qui a l' a i r de s'�crire comme �a : d'o� l'importance que je donne � ce que j'ai dit de la lettre d'(a)mur.

    Cette distinction qui sp�cifie le discours analytique, qui m'a permis de le discerner parmi quatre autres qui �taient l� parce que . . . ils ont bien l'air, comme �a, de vivre, et non seulement ils ont l'air, mais ils sont infiniment plus robustes que le discours analytique qui a encore tout � faire quant � son frayage. Le discours analytique , non seulement r�serve la place de la v�rit� , mais il est � proprement parler ce qui permet de dire ce qui, pour ce qui est du rapport sexuel, y coule, remplit la rainure. C'est tout � fait important . C'est tout � fait important parce que �a change compl�tement le sens de ce dire vrai que je viens d'abord de poser comme distinct de toute science du R�el. �a en change compl�tement le sens, parce que, comme je viens de le dire, pour une fois, cette rainure n'est pas vide : il y passe quelque chose.

    Si certains d'entre vous se souviennent de ce que j'ai avanc�, structur� , comme le discours du ma�tre , ils peuvent y lire , s'ils sont capables de lire quelque chose, ils peuvent y lire que la v�rit� du ma�tre , �a n'est rien d'autre que le sujet . Pour les sourds , je rappelle que le discours du ma�tre c'est �a : avec ici deux fl�ches et ici deux fl�ches comme �a, et ici rien du tout :

File:4.jpg

    (p82->) Ce sur quoi repose le discours du ma�tre , c'est ce que j'ai appel� S1.jpg , S indice 1 . Autrement dit : le commandement , l'imp�ratif le discours du ma�tre est l�. Et pour un bout de temps. Simplement parce que, parce que le signifiant existe. Parce que S1.jpg c'est-�-dire le signifiant 1, �a n'est rien d'autre que le fait que le signifiant, il y en a des tas , mais qu'ils sont tous un quelconque. Et c'est tout ce sur quoi repose l'existence du Un : c'est qu'il y a du signifiant, et que chacun n'est pas unique, mais tout seul, ce qui n'est pas tout � fait la m�me chose .

    C'est justement parce qu'il n'y a pas deux . . . deux quoi ? deux �tres parlants qui puissent se conjoindre, faire deux, c'est justement pour �a qu'il y a des signifiants, c'est-�-dire qu'ils parlent. Et ce que d�montre le discours analytique, c'est que ce qui se passe quand � la place de ceux qui pourraient �tre sujets , sujets de quelque chose , du rapport sexuel , quand � leur place il y a deux signifiants, eh bien c'est �a, et c'est rien d'autre, qui coule dans ce que j'ai appel� " la rainure du dire vrai ".

    Pour �a , il faut que le S2.jpg , il faut que le S2.jpg n'ait rien � faire avec le dire vrai. Autrement dit : que le S2.jpg soit r�el. Et si vous me suivez dans ce que j'ai tent� de frayer, dans mes premiers vagissements, dans ce s�minaire, vous concevrez que le S2.jpg , c'est �a que j'ai �crit dans mon sch�me du discours analytique , que le S2.jpg c'est � savoir le savoir en tant qu'inconscient, c'est �a qui coule dans la rainure du dire vrai. �a ne dit pas rien, ce que je suis en train de vous raconter ! Ca veut dire que c'est un R�el , il y a du savoir qu'il y a beau n'y avoir aucun sujet qui le sache , il reste �tre du R�el. C'est un d�p�t . C'est un s�diment qui se produit chez chacun quand il commence � aborder ce rapport sexuel auquel bien s�r il n'arrivera jamais , quelque �ducation qu'on lui donne, parce que s'il y a bien quelque chose qui n'am�liorera en rien la situation , la situation du rapport , c'est bien tout ce qu'on peut leur d�conner sur le sujet de ce que ce rapport serait , soi-disant .

    I1 n'en restera pas moins que c'est par des biais tout � fait incidents qu'entrera pour lui ce qui fait le trois , � savoir le R�el . Parce que, bien s�r, Dieu merci, quand il commence, l'�tre parlant, il n'a pas la moindre id�e qu'il est un sujet. Il compte un et deux , ce que vous voudrez , mais pas lui , et comme trois , il y mettra tout ce qu'on voudra , enfin , voire ce qui maquille les deux autres , � savoir lui-m�me , l'enfant , comme qui dirait . C'est un bon pr�texte , � faire entrer le R�el tout en le voilant compl�tement : ce n'est qu'un enfant , le R�el ; si ce n'est pas l'enfant lui-m�me , ce sera n'importe quel tiers , ce sera la tante Yvonne , enfin , n'est-ce pas , ou n'importe quoi d'autre . . . le grand-p�re Machin : du moment que �a fait trois, tout est bon pour ne pas s'apercevoir qu'il ne s'agit que de trois comme R�el. Moyennant quoi il y a des choses qui, par la tante Yvonne , par le grand-p�re Machin ou par l'enfant lui-m�me, à savoir son path�tique, � savoir (p83->) qu'il est rel�gu�, personne n'y comprend rien, et pour cause : il n'y a rien � comprendre.

    I1 y aura tout de m�me quelque chose qui s'imprimera, c'est-�-dire non pas trois, parce que le trois est toujours voil� par quelque c�t�, le trois se d�robe, le trois c'est le support, il y aura S2.jpg , S indice 2 , deux S , deux signifiants grand S qui s'imprimeront , et qui donneront , selon la voie du pur hasard , � savoir de ce qui, avant tout, clochait dans ces rapports avec ceux qui �taient l� pour pr�sider � ce qu'on appelle son �ducation , sa formation, il se formera ce savoir, ce savoir ind�l�bile et en m�me temps absolument pas subjectiv�, il se formera ce savoir r�el, l� imprim� quelque part, imprim� tout comme dans Aristote l'alpha, le b�ta et le gamma, et c'est �a qui sera l'inconscient, et il n'aura rien d'autre , hein, comme disait le personnage qui passait � la douane, disant : " �a c'est la nourriture pour ma ch�vre ", � la suite de quoi le douanier lui disait : " �coutez, c'est �tonnant, parce que c'est des bretelles, enfin . . . ! " - l'autre lui r�pondait " Enfin, c'est comme �a, et si elle n'a pas �a, elle n'aura rien d'autre . . . ", mais c'est pareil pour le savoir inconscient : comme v�rit�, il n'aura rien d'autre que ces bretelles.

    Le savoir inconscient - c'est de �a qu'il s'agit de faire le joint pour que le dire vrai r�ussisse � quelque chose, c'est-�-dire r�ussisse � se faire entendre quelque part pour suppl�er � l'absence de tout rapport entre l'homme et une femme ( des , pas toutes ). Voil� la distance, la diff�rence qu'il y a entre le dire vrai et la science du R�el. C'est pour �a que pour ce qui est de traiter l'inconscient, nous en sommes beaucoup plus pr�s � manipuler la logique que toute autre chose, parce que c'est du m�me ordre. C'est de l'ordre de l'�crit, comme je vous le fais remarquer ; d'ailleurs le grand frayeur du discours analytique , Freud lui-m�me , n'a pas pu l'�liminer , car quand il donne ses petits sch�mas, n'est-ce pas, dans . . . dans ses esquisses , celles par lesquelles il a essay� de comprendre ce que �a pouvait bien �tre que le savoir de l'hyst�rique, eh bien qu' est-ce qu'il fait ? Il ne fait exactement rien d'autre que �a, � savoir ces petits points et ces petites fl�ches, ces modes d'�crit gr�ce � quoi il rend compte - il croit rendre compte - de quelque chose qui �tait vieux comme le monde, � savoir l'anamn�se, il est �vident que depuis longtemps on consid�re l'anamn�se comme une marque , comme une impression , il faut aussi bien dire que c'est tout � fait flottant et insuffisant.

    L� le cher Freud confirme en quelque sorte que c'est bien de �a qu'il s'agit, quand il s'agit du R�el, qu'il s'agit de quelque chose qui s'�crit, quelque chose qui s'�crit qu'il s'agit de lire, de lire en le d�chiffrant, et qu'est-ce que �a veut dire ? �a ne veut rien dire que ce quelque chose qui, en le - si je puis dire en 1e r�animant dans le sens de ce quelque chose , de ce quelque chose qui fait barrage � tout essai de d�boucher sur le rapport proprement dit, en le r�animant gr�ce � ce quelque chose qui (p84->) est cette esp�ce de parasite , de meuble du corps , que le discours analytique d�signe par phallus, fait que ce qui faisait bouchon, qui est � proprement parler la jouissance , et la jouissance phallique comme telle , n'est-ce pas , ce qui faisait bouchon gr�ce � quelque chose que le discours arrive � obtenir, n'est-ce pas, � savoir � le s�parer dans l'Imaginaire , � faire cette castration symbolique , permet que quelque chose r�ussisse ou rate, rate le plus souvent, - qui �tablit au moins entre deux sujets quelque chose qui ressemble au rapport, quelque chose qui cesse de ne pas s'�crire pour quelques cas rares et privil�gi�s.

    Je pense bien s�r l� de ce qui s'obtient par la bonne voie , par le discours analytique , parce que , il faut bien dire que ce souci de la v�rit� n'est n�cessit� que dans des cas tout � fait rares, ceux pour lesquels l'aide du discours analytique que j'ai dit s'impose , dans les autres discours , c'est beaucoup plus ais� � obtenir . Dans le discours du ma�tre , voire pourquoi pas dans le discours universitaire, hein . . . Dans le discours de l'hyst�rique, hein, �a fait r�ver , un noeud. . . Mais , dans les deux autres vieux discours, le roi et la reine, mais, �a va tout seul ? Il suffit d'�tre roi et d'�tre reine pour s'entendre. C'est m�me impensable qu'ils ne s'entendent pas. Bien s�r, �a n'a rien � faire avec la v�rit� du rapport sexuel , mais l'important c'est pas �a , hein , c'est que �a y suppl�e .

    Alors, parce que dans des cas le savoir inconscient est boiteux - non seulement il est boiteux , mais il fait nettement obstacle � ce que le rapport sexuel s'�tablisse. Alors, dans ces cas-l�, on a affaire � la n�cessit� de passer par le discours analytique, � savoir on a besoin du dire vrai, et surtout un peu de soup�onner quelles mauvaises fr�quentations a le dire vrai. A savoir que tout ce qui vient troubler , perturber le discours , mon Dieu calme et tranquille , auquel normalement nous avons affaire , qui fonde la normale , � savoir que ce qui vient troubler ces discours parfaitement bien �tablis , �a ne sort jamais que des cas , des cas o� on a besoin , en somme d'une psychanalyse , c'est-�-dire des cas de v�rit� .

    Ca ne les r�duit pas � l'indignit�, ce que je vous dis : qu'ils ne soient pas normaux - c'est qu'ils ont avec la v�rit� une esp�ce de . . . une esp�ce , comme �a , de parent� , qui tient au fait qu'ils sont dans le joint o� �a ne marche pas pour un seul R�el, � savoir ce qu'il en est du rapport dit sexuel.

    Il est donc bien entendu - je me livre l�, comme �a � des remarques qui me semblent utiles � vous faire pour que vous ne fassiez pas d'erreurs - il est donc bien entendu que le discours analytique ne consiste pas du tout � faire rentrer ce qui ne va pas , ce qui ne va pas dans le discours normal , hein , dont je viens de d�signer deux . C'est pas du tout de �a qu'il s'agit , il ne s'agit pas du tout de les y faire rentrer, c'est simplement de noter que le discours qui ne proc�de que par le dire vrai, c'est justement (p85->) ce, ce qui ne va pas, comme �a s'est toujours d�montr�, il suffit que quelqu'un fasse un effort, pour dire vrai, pour que �a d�range tout le monde - je restitue l� simplement les choses � leur contexte.

    Ce que je veux simplement vous faire remarquer : c'est en constituant cette faille, cette faille du dire vrai avec la science du R�el, en la reconstituant pour ce qu'elle vaut, en la reconstituant � la place m�me o� elle se situe, je ne ferme l�, bien loin de l� , aucun syst�me du monde , bien au contraire . Pour qu'un syst�me du monde existe, il n'y a qu'un seul moyen , n'est-ce pas , c'est . . . c'est d'y faire des suppositions . Ce qu'il y a de . . . de plein d'ar�tes - je veux dire de stimulant - dans un discours comme celui d'Aristote ( qui n'�tait s�rement pas un idiot, ni m�me un con ) , ce qu'il y a de stup�fiant , c'est que y a pas de texte o� ce soit plus clair, ce qu'on appelle " supposition ".

    Cette distinction que je viens de vous articuler aujourd'hui, entre le dire vrai et la science du R�el, j'ai appel� �a comme �a, j'ai appel� �a comme j'ai pu : le dire vrai, il est l�, c'est ce que j'essaye de faire, la science du R�el, c'est ce quelque chose qui est la logique, et qui, aussi tient debout, n'est-ce pas, qui tient debout pour ceux qui savent, bien s�r, s'y retrouver. La distinction est quelque part, je peux vous montrer o�, quelque part dans Les Premiers Analytiques , hein : I -37 , l�, ouais . . . 37 , . . . non , c'est au . . . si vous prenez le rep�rage sur les manuscrits , n'est-ce pas , c'est vers la septi�me ligne de la page des manuscrits de ce qui est num�rot� par le 49 a. Bon, le 37 c'est la division de la traduction. Il s'agit des DIFF�RENTES ESP�CES D'ATTRIBUTION , des expressions... Non, ce n'est pas �a , c'est plus loin . . . Ah !

    " Il faut aussi op�rer l'�change des . . . ( c'est plus loin, n'est-ce pas, c'est au 49 b , au contraire ) il faut aussi op�rer l'�change des termes de valeur identique , mots pour mots , locutions pour locutions, mot et locution l'un pour l'autre, et toujours pr�f�rer un mot � une locution pour faciliter ainsi l'exposition des termes. "

    (II n'a l'air de parler que de sa petite affaire. Mais c'est quand il donne un exemple. . . )

    " Par exemple , il n'y a aucune diff�rence entre dire . . . "

    (et alors � ce propos-l� il dit quelque chose de vrai, mais, si je puis dire, c'est bien un hasard, vous allez voir ce qu'il dit de vrai )

    " . . . entre dire l'objet de la supposition n'est pas le genre de l'objet de l'opinion et dire l'objet de l'opinion n'est identique avec un certain objet de supposition (car le sens est le m�me dans les deux jugements) , au lieu de la locution �nonc�e, il vaut mieux poser comme termes . . . "

(p86->) (en les bloquant... et �a c'est ce qu'il appelle  c'est-�-dire :

    " . . il vaut mieux poser comme termes : l'objet de la supposition et l'objet de l'opinion . "

    File:8.jpg je vous demande pardon, je suis fatigu�. . . )

    Qu'est-ce que c'est, que l'objet de l'opinion ?

    Ben , l'objet de l'opinion , c'est ce qui marche . L'opinion , elle est aussi vraie que quelque chose d'autre. L'opinion vraie, c'est justement l�-dessus que se casse la t�te Platon dans le M�non. L' objet de l'opinion , c'est ce qui fait que on ne s'aper�oit pas que. . . (jusqu'� ce que �a vous tombe sur la t�te, naturellement) qu'il n'y a pas de rapport sexuel. L'objet de la supposition n'est pas identique , dit-il � cette occasion . C'est-�-dire que tout ce dont il nous parle dans Les Premiers Analytiques, c'est quelque chose qui nous fait comprendre combien , quand on est dans l'ordre du R�el , il faut faire de suppositions .

    Dans l'ordre du R�el, nous sommes tout le temps forc�s de supposer. Nous sommes forc�s de supposer, enfin, les choses les plus folles : l' esprit, la mati�re, aussi, quelquefois, et m�me quelques autres histoires du m�me genre, n'est-ce pas, qui sont heureusement un tout petit peu plus rapproch�es de nous, mais qui n'en sont pas moins suppositionnelles. J'essaie ici de proc�der par une voie o� je ne fasse pas de suppositions , o� je ne soup�onne rien d'�tre suspect . Puisque la supposition , �a a ce versant-l�. Oui . . . Dans Aristote, il appelle �a l'           (espace blanc)   quelquefois, mais l�, dans ce cas-l�, c'est quelque chose qu'on ne peut traduire en latin que par suspicabile , c'est : To.jpgFile:9.jpg, c'est " le soup�onnable ".

    Bien s�r, le soup�onnable, c'est tr�s respectable, comme le reste , n'est-ce pas , c'est ce qu'il nous faut soup�onner comme �tant R�el, et �a m�ne tr�s loin, �a m�ne � toutes sortes de constructions . L'important serait peut-�tre d'en rester � ce que seule permet d'affirmer la science du R�el, � savoir que le noyau de tout �a c'est avant tout la logique , c'est-�-dire ce qui n'a jamais r�ussi � avancer d'un pas , d'un quart de pas , d'un bout de nez de pas , hein , que par l'�crit . Ce qui est quand m�me quelque chose.

    Bon , je vous ai racont� �a , et puis je vous ai fait l� mon noeud borrom�en , il faut bien que vous vous imaginiez que ce noeud borrom�en-l�, c'est si je puis dire le seul qui . . . qui se pr�sente d�cemment, si je puis dire .

(p87->) I1 se pr�sente d�cemment parce qu'il a la place pour . . . pour se d�ployer, mais �a ne l'emp�che pas d'�tre facilement l'objet de toutes sortes de d�routements. Vous y remarquerez par exemple, qu'il est tr�s facile d'y retrouver, par exemple les trois plans de r�f�rence des coordonn�es cart�siennes. Et c'est bien ce qu'il a de fallacieux. Parce que les coordonn�es cart�siennes, c'est quand m�me tout autre chose, c'est - quelque chose qui du seul fait que - �a implique la surface comme existante, n'est-ce pas, est � la source de - toutes sortes, de toutes sortes d'images fallacieuses le more geometrico qui a suffi pendant des si�cles � assurer beaucoup de choses d'un caract�re pr�tendument d�monstratif, sort tout entier de l�. 5.jpg

    Le fait que, le fait que le caract�re fallacieux de la surface, n'est-ce-pas , est d�montr� par ceci, que quand vous essayez de la rejoindre avec cet appareil qui est l�, vous obtenez, ce qui constitue le - depuis quelques temps, enfin, je pense pour vous - 6.jpg le sigle de ce qu'il en est du noeud borrom�en , � savoir le joint o� les trois ronds , �a se noue ensemble. Et o� �a se noue, enfin, de fa�on qui est  � proprement parler concise, c'est-�-dire celle, la fa�on , qui permet par exemple de voir que c'est comme �a que �a se coince, enfin, hein. Et voil� : c'est comme �a qu'il faut que vous conceviez que les . . . que les noeuds se rejoignent pour d�finir ce quelque chose qui est une tout autre d�finition du point � savoir le point o� les trois ronds se coincent .

    Oui, c'est pas tout � fait ce que j'avais pr�vu, enfin, de vous raconter aujourd'hui, mais puisqu'apr�s tout j'avais envie de . . . d'improviser, je me suis laiss� entra�ner, comme �a, � vous dire d'autres choses, �a a une suite, bien s�r, �a aura une suite la prochaine fois , je voudrais tout de m�me vous faire remarquer qu'il y a des points dans Les Premiers Analytiques , par exemple, entre autres - il y en a d'autres, il y a des points de la logique , il y a des points de l' Organon - o� nous voyons tout d'un coup qu'Aristote lui-m�me , qui savait rudement bien ce qu'il faisait, n'est pas sans achopper. Je veux dire sans laisser sortir ce qui , en fin de compte , le tracasse comme tout le monde .

     Il y a une histoire par l�, il faudra que je vous retrouve �a, je vais vous le retrouver tout de suite , au . . . au 68 a , page des manuscrits, toujours . . . Il y a quelque chose d'inou�. Je remarque - je vous ai parl� tout � l'heure de . . . du " tout A est B , tout B est Name.jpg " et de ce qui s'en d�duit que " tout A est Name.jpg ". Il interroge , en apparence, ce qu'il en r�sulte de ceci, d'inver-(p88->)ser la conclusion , � savoir par exemple de dire que tout est  . Il en montre les cons�quences bouleversantes , � savoir que la conclusion , il va falloir la mettre � une autre place , � savoir à la place d'une majeure ou d'une mineure pour que �a aboutisse � proprement parler � une conclusion qui est celle qui inverse une des pr�misses. Bon. Tout �a n'a l'air de rien et �a n'est certainement pourtant pas rien, parce que c'est � cette occasion que commence � sortir quelque chose d'autre , � savoir les qualifications qui s'appliquent � toute esp�ce d'�tre .

    Il faut vous dire que je vous ai �pargn� ceci, c'est � quel point, c'est � quel point l'usage du terme File:10.jpg " appartenir � ", fait probl�me. Parce que dans la d�finition de l'Universelle, il est tout � fait hors de question de donner un sens univoque � cet " appartenir � " . Il est impossible de savoir d'une fa�on univoque si le sujet appartient au pr�dicat ou si le pr�dicat appartient au sujet . C'est selon les passages . Il ne se peut pas , bien s�r , que quelqu'un d'aussi vigilant que devait �tre Aristote ne s'en soit pas aper�u .

    Quoiqu'il en soit dans ce chapitre, ce tout petit chapitre qui est bien instructif, on voit par progression - et par cette progression qui consiste � ce que, d'�tres universels bien d�finis, il passe � tous les �tres - il est tr�s singulier que ce soit � propos de �a , que sorte , que sorte mais comme une irruption , le passage suivant :

    " Si donc ( textuel ) tout amant, en vertu de son amour, pr�f�re A ( c'est pas " pr�f�rer � ", hein, c'est le " A " �crit ), savoir que 1'aim� soit dispos� � lui accorder ses faveurs (�a se dit File:101.jpg aller ensemble) sans toutefois les lui accorder (ce que nous figurons par Name.jpg ) ( c'est donc nonFile:102.jpg    , pour appeler �a par son nom : il ne couche pas avec lui ) plut�t que de voir l'aim� lui accorder ses faveurs ( ce qui est figur� par Delta.jpg ) . . . "

    . . . C'est merveilleux.

    Donc , . . . qu'est-ce que nous avions dit , �a , �a le . . . comment , ? ...ah ! oui !

    " C'est donc ( d'abord ) de ne pas les lui accorder, plut�t que de voir . . . etc. ". Bon. Bon, alors il est �vident que c'est � dire d'�tre dispos� , ce qui passe pour Aristote pour l'aimer, n'est-ce pas - il est �vident que l'objet de l'amour A, c'est �tre aim� , �tre dispos� � lui accorder ses faveurs , c'est ce que , dans Aristote , et parfaitement d�sign� dans ce texte ( je vous prie de vous y reporter ) se dit File:103.jpg ,

    Bon , aimer , c'est donc File:104.jpg

    Il s'agit pour lui de d�montrer ceci : apr�s ce passage concernant toute la conversion, et tout � fait sp�cialement la conversion (p89->) des pr�dicats qui concernent tout �tre  il s'agit que si on part de ceci, n'est-ce pas , que la conjonction de cet A avec ce B , c'est-�-dire �tre aim� par le partenaire - partenaire qui ne vous accorde File:105.jpg pas ses faveurs - si on pose que ceci est pr�f�rable � la combinaison contraire , , n'est-ce pas , � savoir qu'il vous accorde ses faveurs sans vous aimer pour autant , il d�montre que , si on pose ceci - c'est l'objet de sa d�monstration - il en r�sulte que la fin de l'amour, A, c'est quelque chose, si on la pose ici, - n'est-ce pas, il en r�sulte, ce qui semble en effet , in�vitable � admettre , que le Preikestolen 106.jpg vaut moins que le File:107.jpgAston Martin V8 Volante in Fontvielle, Monaco.jpg , cette bonne disposition qui t�moigne d'�tre aim� . Le surgissement , � cet endroit, et d'une fa�on qui est d'autant plus probl�matique qu'elle est absolument caract�ristique de l'amour en tant qu'homosexuel, est une chose tout � fait frappante, concernant, si je puis dire, l'irruption au milieu de ce que j'ai d�fini comme �tant ici articul� comme la science du R�el , comme l' irruption e n  u n  c e r t a i n  p o i n t , un point qui, je vous le r�p�te, est au 68 b auquel je vous prie de vous reporter dans Les Premiers Analytiques, une chose qui est vraiment l'irruption du vrai, et d'un vrai qui est justement un vrai dont il n'y a, en fin de compte, que l'approche, puisque le probl�me dont il s'agit est justement celui d'un amour qui, en fin de compte, ne concerne que par l'interm�diaire de la jouissance , du File:109.jpg dont il s'agit , � savoir d'une jouissance parfaitement localis�e et homologue , homog�ne , enfin , celle qui fait qu'en fin de compte, s'il y a , en effet, quelque chose que permet la non-existence du rapport sexuel comme tel, c'est tr�s pr�cis�ment que l' File:110.jpg en est assur�ment quelque chose comme un pas , sans doute , mais un pas , en quelque sorte , qui confirme , qui appuie la non-existence du rapport .

    Et ce sur quoi je voudrais conclure est ceci, n'est-ce pas, que pour autant que c'est autour de cet x qui s'appelle le phallus que continue � tourner - � tourner que parce que c'en est � la fois la cause et le masque - la non-existence du rapport sexuel, j'annonce, si je puis dire le th�me de mon prochain s�minaire : pour ce qui en est de l'homme - et d'abord quand je dis l'homme , je l'�cris avec un grand L , � savoir qu'il y a un tout-homme - pour l'homme, l'amour, j'entends, ce qui s'accroche, ce qui se situe dans la cat�gorie de l'Imaginaire, pour l'homme, l'amour �a va sans dire. L'amour �a va sans dire parce qu'il lui suffit de sa jouissance , et c'est d'ailleurs tr�s exactement pour �a qu'il n'y comprend rien.

(p90->) Mais pour une femme , il faut prendre les choses par un autre biais, n'est-ce pas . Si pour l'homme �a va sans dire parce que la jouissance couvre tout , et y compris justement qu'il n'y a pas de probl�me concernant ce qu'il en est de l'amour, la jouissance de la femme - et c'est l�-dessus que je terminerai aujourd'hui - la jouissance de la femme, elle, ne va pas sans dire, c'est-�-dire sans le dire de la v�rit�.

note : bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
[../../erreurs.htm commentaire]
relu ce 8 août 2005