Text/Jacques Lacan/RSI10121974.htm

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'J.LACAN'                         gaogoa

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XXII- R.S.I    1974-1975
      
version rue CB                                       [#note note]

10 d�cembre 1974

    (p6->) Voil�. Vous avez donc vu mon affiche, �a se lit comme �a : Rsi . Ca peut se lire comme �a. Ca peut aussi se lire, puisque c'est en grandes lettres, �a peut se lire R.S.I . . Ce qui peut-�tre a sugg�r� � ceux qui sont avertis : le R�el, le Symbolique et l'Imaginaire.

    Je voudrais cette ann�e vous parler du R�el, et commencer par vous faire remarquer que ces trois mots, R�el, Symbolique et Imaginaire, ont un sens. Ce sont trois sens diff�rents, mais vous pouvez aussi remarquer que j'ai dit trois sens, comme �a, parce que �a semble aller tout seul ; mais s'ils sont diff�rents, �a suffit-il pour qu'ils fassent trois, s'ils sont aussi diff�rents que je le dis ?

    D'o� la notion de commune mesure, qui est difficile � saisir, sinon � y d�finir l'unit� comme fonction de mesure. Y en a tant : un, deux, trois. Encore faut-il, pour qu'on puisse dire qu'il y en a tant, encore faut-il fonder cette unit� sur le signe, que ce soit un signe ou que ce soit �crit �-g-a-l-e, ou bien que vous fassiez deux petits traits pour signifier �gale l'�quivalence de ces unit�s.

    Mais si, par hasard, ils �taient autres, si je puis dire, l'un � l'autre, nous serions bien embarrass�s et, apr�s tout, ce qui en t�moignerait, ce serait le sens lui-m�me du mot autre. Encore, faut-il distinguer dans ce sens d'autre, l'autre fait d'une distinction d�finie par un rapport ext�rieur/int�rieur, par exemple, comme Freud le fait, qu'il le veuille ou pas, dans sa seconde topique, qui se supporte d'une g�om�trie du sac, o� vous voyez une chose, quelque part, dans les Nouvelles Conf�rences, une chose qui est sens�e contenir, contenir quoi, c'est dr�le � dire, c'est les pulsions. C'est �a qu'il appelle le Ça.

    Naturellement, �a le force � y rajouter un certain nombre d'ustensiles, une sorte de lunule, qui tout d'un coup transforme �a en une sorte de vitellus sur lequel se diff�rencierait un em-(p7->)bryon. C'est �videmment pas ce qu'il veut dire, mais c'est regrettable que �a le sugg�re. Tels sont les d�savantages des figurations imag�es.

    Je ne vous dis pas tout ce qu'il est forc� de rajouter encore sans compter je ne sais quelles hachures, qu'il intitule du Surmoi. Cette g�om�trie du sac c'est, c'est bien ce quelque chose � quoi nous avons � faire, au niveau de la topologie. A ceci pr�s que, que comme peut-�tre l'id�e vous en est venue, �a se crayonne sur une surface et, que le sac, nous sommes forc�s de l' y mettre. Sur une surface, �a fait un rond, et de ce rond, il y a un int�rieur et un ext�rieur.

    C'est avec �a qu'on est amen� � �crire l'inclusion, � savoir que quelque chose, I  par exemple, est inclus dans un E, un ensemble. L'inclusion, vous savez peut-�tre comment �a s'�crit, comme �a File:Inclu.jpg - d'o� on a d�duit un peu vite qu'on pouvait glisser de l'inclusion, qui est l� au-dessus, au signe " inf�rieur � " (File:Inf.jpg ), � savoir que I est plus petit que E. Ce qui est une imb�cillit� manifeste.

    Voil� donc le premier autre, autre d�fini de l'ext�rieur � l'int�rieur. Seulement, il y a un autre autre - celui que j'ai marqu� d'un grand A - qui lui se d�finit de n'avoir pas le moindre rapport, si petit que vous l'imaginiez. Quand on commence � se v�hiculer avec des mots, on est tout de suite dans des chausses-trappes, parce que ce si petit que vous l'imaginiez, et bien �a remet dans le coup l'imaginaire. Et quand vous remettez dans le coup l'imaginaire, vous avez toutes les chances de vous emp�trer.

    C'est comme �a m�me qu'on est parti pour l'infinit�simal. Il a fallu se donner un mal de chien pour le sortir de l'imaginaire.

    Qu'ils soient trois, ce R�el, ce Symbolique et cet Imaginaire qu'est-ce que �a veut dire ? Il  y a deux pentes. Une pente qui nous entra�ne � les homog�n�iser, ce qui est raide. Parce que quel rapport ont-ils entre eux ? Et bien c'est justement l� ce dans quoi cette ann�e je voudrais vous frayer la voie.

    On pourrait dire que le R�el, c'est ce qui est strictement (p8->) impensable. Ça serait, �a serait au moins un d�part. Ça ferait un trou dans l'affaire. Et, �a nous permettrait d'interroger ce qu'il en est de ce dont, n'oubliez pas, que je suis parti, � savoir de trois termes, en tant qu'ils v�hiculent un sens. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de sens ? Surtout si vous y introduisez ce que je m'efforce de vous faire sentir. C'est que, pour ce qui en est de la pratique analytique, c'est de l� que vous op�rez ; mais que, d'un autre c�t�, ce sens, vous n'op�rez qu'� le r�duire ; que c'est dans la mesure o� l'Inconscient se supporte de ce quelque chose, il faut bien le dire, le plus difficile de ce que j'ai eu � introduire, ce quelque chose qui est par moi d�fini, structur� comme le Symbolique, c'est de l'�quivoque fondamentale � ce quelque chose, dont il s'agit sous ce terme du Symbolique que toujours vous op�rez. Je parle � ceux qui sont ici dignes du nom d'analyste.

    L'�quivoque, �a n'est pas le sens. Le sens, c'est ce par quoi r�pond quelque chose, qui est autre que le Symbolique, et ce quelque chose, il n'y a pas moyen de le supporter autrement que de l'Imaginaire. Mais, qu'est-ce que c'est que l'Imaginaire ? Est-ce que m�me, �a existe, puisque vous soufflez dessus, rien que de prononcer ce terme d'Imaginaire. I1 y a quelque chose qui fait que l'�tre parlant se d�montre vou� � la d�bilit� mentale. Et ceci r�sulte de la seule notion d'Imaginaire, en tant que le d�part de celle-ci est la r�f�rence au corps et au fait que sa repr�sentation, je veux dire tout ce qui pour lui se repr�sente, n'est que le reflet de son organisme. C'est la moindre des suppositions qui implique le corps,

    Seulement l�, il y a quelque chose qui tout de suite nous fait achopper, c'est que dans cette notion de corps, il faut y impliquer tout de suite, tout de suite ceci qui est sa d�finition m�me, que c'est quelque chose dont on pr�sume qu'il a des fonctions sp�cifi�es dans des organes, de sorte qu'une automobile, voire un ordinateur, aux derni�res nouvelles, c'est aussi un corps. Ça ne va pas de soi, pour le dire, qu'un corps soit vivant. De sorte que, de sorte que ce qui atteste, que ce qui atteste le mieux qu'il soit vivant, c'est pr�cis�ment ce sens � propos de quoi, ou plus exactement que j'ai introduit par la voie, le cheminement (p9->) de la d�bilit� mentale. Il n'est pas donn� � tous les corps, en tant qu'ils fonctionnent, de sugg�rer la dimension de l'imb�cillit�.

     Cette dimension s'introduit de ce quelque chose que lalangue, et pas n'importe laquelle, la latine - ceci pour remettre � leur  place ceux qui, � la latine, lui imputent justement cette imb�cillit� -, c'est justement la seule qui au lieu de foutre l'�me, un terme opaque comme le Nous.jpg , ou autre m�taphore d' on ne sait quoi, d'un savoir dont lui, pour s�r, nous ne savons pas s'il ex-siste, puisque c'est le savoir suppos� par le R�el, le savoir de Dieu. C'est certain qu'il ex-siste, nous avons assez de peine � nous donner pour l'�peler. Il ex-siste, mais seulement, seulement au sens que j'inscris du terme ex-sistence, � l'�crire autrement qu'il ne se fait d'habitude. Il siste peut-�tre, mais on ne sait pas o�. Tout ce qu'on peut dire, c'est que ce qui consiste n'en donne nul t�moignage

    Alors, il y a quelque chose d'un tout petit peu frappant, � voir que la langue soup�onn�e d'�tre la plus b�te est justement celle-l� qui forge ce terme " intellegere ", lire entre les lignes, � savoir ailleurs que la fa�on dont le Symbolique s'�crit . C'est dans cet effet d'�criture du Symbolique que tient l'effet de sens, autrement dit d' imb�cillit� - celui dont t�moignent jusqu' � ce jour tous les syst�mes dits de la nature. Sans le langage, pas le moindre soup�on ne pourrait nous venir de cette imb�cillit�, qui est aussi ce par quoi, par quoi le support qu'est le corps, nous t�moigne, je vous le rappelle, de l'avoir dit tout � l'heure, mais cela ne vous a fait ni chaud ni froid, t�moigne d'�tre vivant.

    A la v�rit�, cette masse, attest�e de la d�bilit� mentale, est quelque chose dont je n'esp�re pas, sous aucun mode, sortir, Je ne vois pas pourquoi ce que je vous apporterais serait moins d�bile que le reste. Ce serait bien l� que prendrait son sens cette peau de banane qu'on m'a gliss�e sous le pied, en me coin�ant comme �a au t�l�phone, pour que j'aille faire � Nice, une conf�rence ; je vous le donne en mille, on m' avait foutu le titre sous la patte : " Le Ph�nom�ne Lacanien " !  Eh oui ! Ce que je suis en train de vous dire, c'est que justement je ne m'attends pas � ce que ce soit un ph�nom�ne, � savoir que ce que je dise soit moins b�te que (10->) tout le reste.

    La seule chose qui fait que je pers�v�re, et vous savez que je ne pers�v�re pas sans y regarder � deux fois, je vous ai dit la derni�re fois ce en quoi j'h�sitais � remettre �a cette ann�e, c'est qu'il y a quelque chose que je crois avoir saisie. Je peux m�me pas dire avec mes mains, avec mes pieds. C'est l'entr�e en jeu de cette trace que dessine, ce qui bien apparemment n'est pas ais�ment support�, notamment pas des analystes, c'est l'exp�rience analytique. De sorte que s'il y a un ph�nom�ne, ce ne peut �tre que le ph�nom�ne " lacanalyste " ou bien " laca-pas-d'analyste ".

    I1 y a quelque chose qui s'est produit pourtant, je vous en fais part, comme �a, parce que je me laisse entra�ner ; naturellement, je pouvais rien leur expliquer de tout �a, puisque pour eux, j'�tais un ph�nom�ne. Les organisateurs, en fait, ce qu'ils voulaient, c'�tait l'attroupement. I1 y a toujours de l'attroupement pour regarder un ph�nom�ne. Alors, j'allais pas leur dire : " Mais vous savez, je suis pas un ph�nom�ne ! " , �'aurait �t� de la " Verneinung ". Enfin, j'ai d�bloqu� une bonne petite heure un quart. Je peux pas dire que je sois content du tout de ce que je leur ai racont�, parce que qu'est-ce que vous voulez raconter en une heure un quart ! Moi, avec vous, je m'imagine, bien s�r, que j'ai un nombre d'heures, comme c'est un tout petit peu plus que trois, c'est sans limite. J'ai bien tort, parce qu'en r�alit�, e11es sont pas plus de cinquante, en mettant tout ce que j'aurai d'ici la fin de l'ann�e. Mais, c'est �a qui aide � prendre le chemin.

    Bref, au bout d'une heure un quart de d�blocage, je leur ai pos� des questions, je veux dire, je leur ai demand� de m'en poser. C'�tait une demande. Eh bien, vous m'en croirez si vous voulez, contrairement � vous, ils m'en ont pos�es pendant trois quarts d'heure ! Et, je dirai plus, ces questions avaient ceci de frappant, c'est qu'elles �taient des questions pertinentes. Pertinentes, bien s�r, comme �a, dans une deuxi�me zone. Enfin, c'�tait , c'�tait le t�moignage de ceci que, que dans un certain contexte, celui o� je n'insiste pas, il pouvait me venir des questions, et des questions pas b�tes, des questions, en tout cas, qui m'imposaient de r�pondre. De sorte que je me trouvais devant cette si-(p11->)tuation, sans avoir eu � r�cuser le ph�nom�ne lacanien, de l' avoir d�montr�. Ça, naturellement, c'�tait m�me pas s�r qu'ils s'en aper�oivent eux-m�me, que c'�tait �a le ph�nom�ne lacanien. A savoir que j'�tais effet pour un public, qui n'a entendu comme �a, par r�percussion, que de tr�s loin, ce que je peux articuler dans cet endroit qui est ici, et o� je fais mon enseignement, mon enseignement pour frayer pour l'analyste, le discours m�me qui le supporte, si tant est que ce soit bien du discours ; et du discours toujours, que cette chose que nous essayons de manipuler, dans l'analyse, p�tit d'un discours, .

    Je dis donc que c'est �a le ph�nom�ne. Il est en somme de la vague. Si vous me permettez d'employer un terme qui aurait pu me tenter d'�crire les lettres dans un autre ordre, au lieu de R-S-I, R-I-S, �a aurait fait un ris, ce fameux ris de l'eau, sur lequel justement, quelque part dans mes �crits, j'�quivoque ; j'ai recherch� la page tout � l'heure, il y avait quelqu'un l�, un copain du premier rang ; qui les avait ces �crits ; je l'ai trouv�, c'est � la page 266, que je joue sur ce ris d' eau (/rideau), voire � y impliquer " mon cher ami, Leiris dominant " je ne sais pas quoi.

    Il faut �videmment que je me r�conforte en me disant que ce . . ph�nom�ne n'est pas unique. Il n'est que particulier. Je veux dire qu'il se distingue de l'universel. L'ennuyeux, c'est qu'il soit jusqu'� ce jour unique, au niveau de l'analyste. I1 est pourtant indispensable que l'analyste soit au moins deux. L'analyste, pour avoir des effets, et l'analyste, qui ces effets, les th�orise, C'est bien en �a que m'�tait pr�cieux que m'accompagne une personne qui, peut-�tre, je ne lui ai pas demand�, � ce niveau pr�cis du ph�nom�ne, du ph�nom�ne dit lacanien, a pu s'apercevoir, pr�cis�ment l�, au niveau de ce que j'avais � dire, de ce que je viens maintenant d'�noncer, � savoir que ce ph�nom�ne, je l'ai simplement, cette fois-l�, d�montr� par le fait que de l�, de cet attroupement, j'ai re�u des questions ; et que l� seulement est le ph�nom�ne. Si cette personne, ce dont je ne doute pas, est analyste, elle a pu s'apercevoir que ce ph�nom�ne, je l'avais de ce peu que j'ai dit, qui �tait, je vous le r�p�te, d�testable, d�montr�.

    (p12->) Voici ferm�e la parenth�se, et je veux maintenant revenir � ce dans quoi j'ai aujourd'hui � avancer, c'est � savoir que je n'ai trouv�, pour dire le mot, qu'une seule fa�on de leur donner, � ces trois termes, R�el, Symbolique et Imaginaire, commune mesure qu'� les nouer, de ce noeud bobo . . . bobo . . . borrom�en. En d'autres termes, qu'il faut s'int�resser � ce que j'ai figur� l� sur le tableau, et vous avez pu voir, pas sans mal, pour m'�tre plusieurs fois, tromp� de couleur . . Car, c'est bien l�, que nous retrouverons tout le temps la question : qu'est-ce qui distingue ce en quoi consiste chacun de ces choses que, dans un temps, j'ai d�sign�, de rond de ficelle, qu'est-ce qui distingue chacun des autres. Absolument rien que le sens. Et c'est en quoi nous avons l'espoir, un espoir, mon Dieu, sur quoi vous pouvez faire fond, parce que l'espoir, enfin, il n'est que pour moi dans cette affaire. Et si je n'avais pas la r�ponse, comme vous le savez, je ne poserais pas la question.

    Nous avons l'espoir, je vous laisse l'espoir � court terme, il n'y en a pas d'autre, que nous fassions, cette ann�e, un pas ensemble, un pas qui seulement consiste en ceci que si nous avons gagn� quelque part quelque chose, c'est forc�ment, c'est s�r, au d�pens d'autre chose, qu'en d'autres termes, si le discours analytique fonctionne, c'est s�rement que nous y perdions quelque chose ailleurs. D'ailleurs, qu'est-ce que nous pourrions bien perdre, si vraiment ce que je viens de dire, � savoir que tous les syst�mes de la nature jusqu'ici surgis sont marqu�s de la d�bilit� mentale, � quoi bon tellement y tenir. I1 nous reste, quand m�me, ces appareils-pivots dont la manipulation peut nous permettre de rendre compte de notre propre, j'entends � nous analystes, op�ration.

    Sur le noeud borrom�en, je voudrais un instant vous retenir. Le noeud borrom�en consiste en strictement ceci que trois en est le minimum. Si vous faites une cha�ne, avec ce que ce mot pour vous, a de sens ordinaire . . . �a . . . Si vous d�nouez deux anneaux de la cha�ne, les autres anneaux demeurent nou�s. La d�finition du noeud borrom�en part de trois. C'est � savoir que si, de trois, vous rompez un des anneaux, ils sont libres, tous les trois, c'est-(p13->)-�-dire que les deux autres anneaux sont lib�r�s. Le remarquable, dans ceci qui est un fait de consistance, c'est que d'anneaux ; � partir de l�, vous pouvez en mettre un nombre ind�fini. Il sera toujours vrai que si vous rompez un de ces anneaux, tous les autre ; si nombreux soient-ils, seront libres. Je vous ai d�j�, je pense suffisamment fait sentir, dans un temps d�j� p�rim�, que pour prendre l'exemple d'un anneau ainsi fabriqu�, il est tout � fait  

Trois.jpg
concevable qu'un autre vienne passer  dans la boucle qui consiste, qui est  r�alis�e par le pliage de ce petit cercle, et que vous saisissez, enfin, imm�diatement, qu'� simplement rompre le cercle qui, ici, emp�che le tiers de se lib�rer, la boucle pli�e va glisser de ceci, et que, � mettre un nombre  ind�fini de ces cercles plies, vous voyez par quel m�canisme vraiment sensible, imm�diatement imaginable, tous les anneaux se lib�rent, quelqu'en soit le nombre.  

 

     Cette propri�t� est � elle seule ce qui homog�n�ise tout ce qu'il y a de nombre � partir de trois ; ce qui veut dire que, dams la suite des nombres, des nombres entiers, un et deux sont d�tach�s ; quelque chose commence � trois, qui inclut tous les nombres, aussi loin qu'ils soient d�nombrables, et c'est bien ce sur quoi j'ai entendu mettre l'accent, dams mon s�minaire, notamment, de l'ann�e derni�re. Ce n'est pas tout. Pour borrom�aniser un certain nombre de tores consistants, il y a beaucoup plus d'une seule mani�re, je vous l'ai indiqu�, d�j�, en son temps, il y a tr�s probablement, une quantit� qu'il faut, il n'y a aucune raison de ne pas qualifier d'infinie, d'infinie au sens du num�rable, puisque vous n'avez un instant qu'� supposer la fa�on suivante de faire   

Boucle.jpg

une boucle, pour vous apercevoir que  vous pouvez la multiplier ind�finiment. Vous y �tes ? A savoir, en faire, faire de ces boucles autant de tours que vous voulez pour nouer ensemble deux tores que ce sera, qu'il n'y a aucune limite plausible � cet arrange-

(p14->)ment, et que, par cons�quent, rien qu'a d�j�, dans cette dimension, il y a moyen de nouer ensemble l'un � l'autre autant de fa�ons qu' il est possible d'en r�ver � l'occasion, que vous pouvez m�me en trouver d'autres, qu'il n'en sera pas moins vrai que le noeud borrom�en quelqu'il soit a pour limite inf�rieure, le nombre trois, que c'est toujours de trois que le noeud borrom�en portera la marque, et qu'� ce titre, vous avez tout de suite � vous poser la question : � quel registre appartient le noeud borrom�en ? Est-ce au Symbolique, � l'Imaginaire ou au R�el ?

    J'avance, d�s aujourd'hui, ce que dans la suite, je me permettrai de d�montrer. J'avance ceci : le noeud borrom�en, en tant qu'il se supporte du nombre trois, est du registre de l'Imaginaire . C'est en tant que l'Imaginaire s'enracine des trois dimensions de l'espace, j'avance ceci, j'avance ceci qui ne va nulle part se conjurer avec une esth�tique transcendantale, c'est au contraire parce que le noeud borrom�en appartient � l'Imaginaire, c'est-�-dire, supporte la triade de l'Imaginaire, du Symbolique et du R�el, c'est en tant que cette triade existe de ce que s'y conjoigne l'addition de l'Imaginaire, que l'espace, en tant que sensible, se trouve r�duit � ce minimum de trois dimensions, soit de son attache au Symbolique et au R�el.

    D'autres dimensions sont imaginables, et elles ont �t� imagin�es. C'est pour tenir au Symbolique et au R�el, que l'Imaginaire se r�duit � ce qui n'est pas un maximum impos� par le sac du corps, ce qui n'est pas un maximum, mais ce qui, au contraire, se d�finit d'un minimum, celui qui fait qu'il n'y a de noeud borrom�en que de ce qu'il y en ait au moins trois.

    Je vais ici, avant de vous quitter, vous donner une petite indication, quelques points, quelques ponctuations de ce que nous allons avoir, cette ann�e, � d�montrer. Si tant est qu'ici, du rond bleu, j'ai figur� le R�el, du rond blanc, le Symbolique, et du rond rouge, celui qui se trouve se supporter du trois, �tre figur� ici les dominant ; je voudrais vous faire remarquer que il n'est nullement impliqu� dans la notion du noeud, comme tel, du noeud borrom�en, qu'il s'agisse de rond de ficelle ou de tores, (p15->) qu'il est tout aussi concevable que conform�ment � l'intuition qui fut celle de Desargues, dans la g�om�trie ordinaire, ces ronds s'ouvrent, ou, pour le dire simplement, deviennent des cordes sens�es, pourquoi pas, rien ne nous emp�che de le poser comme un postulat, se rejoindre, pourquoi pas, � l'infini. I1 n'y en a pas moins moyen de d�finir ce qu'on appelle un point, � savoir ce quelque chose d'�trange que la g�om�trie euclidienne ne d�finit pas, et pourtant, dont elle se sert comme support, puisque, � l'occasion, elle y ponctue l'individu. C'est � savoir que le point, dans la g�om�trie euclidienne n'a pas de dimension du tout, qu'il a z�ro dimension, contrairement � la ligne, � la surface, voire au volume, qui, respectivement, en ont une, deux, trois.

     Est-ce qu'il n'y a pas, dans la d�finition que donne la g�om�trie euclidienne, du point, comme de l'intersection de deux droites, quelque chose, dont je me permettrai de dire, quelque chose qui p�che, c'est-�-dire, qu'est-ce qui emp�che deux droites de glisser l'une sur l'autre ? Seul peut permettre de d�finir comme tel un point ce qui se pr�sente comme ceci, � savoir trois droites qui ne sont pas ici de simples ar�tes, des traits de scie, des

Tribunal of Vallo della Lucania.jpg
ombres, mais qui sont effectivement  trois droites consistantes, qui, au  point ici central, r�alisent ce qui fait l'essence du noeud borrom�en, c' est-�-dire qui d�terminent un point comme tel, � savoir quelque chose  pour quoi, alors, il nous faut inventer autre chose que simplement  l'indication d'une dimension qui soit 

  z�ro, c'est-�-dire qui ne dimense pas.  

    Je vous sugg�re de faire l'essai de ceci, qu'il n'y a pas l� simplement trait banal, � savoir que ceci se supporte aussi bien de trois surfaces, je veux dire qu'avec trois surfaces, vous obtenez l'effet dit de point, d'une fa�on aussi valable que celle figur�e ici, disons, avec trois cordes, - que, d'autre part, vous pouvez rendre sensible que ces droites ici, ces cordes, vous les obtiendriez de jeu libre, c'est-�-dire sur trois surfaces ne se coin�ant (p16->) pas, si vous partiez, non pas de la cha�ne telle qu'elle est constitu�e dans le noeud borrom�en, mais de cette cha�ne deux par deux, dont j'ai �voqu� tout � l'heure le fant�me, au passage, qu'� d�nouer des boucles nou�es deux par deux, ce que vous obtenez ce sont trois droites libres l'une sur l'autre, c'est-�-dire ne se coin�ant pas, ne d�finissant pas le point comme tel.

    Ce que je veux, avant de vous quitter, vous annoncer, c'est donc ceci, - c'est clair ? -, ici ( figure 3 ) du fait que nous pouvons voir que avec deux droites infinies, nous pouvons, � nouer un seul rond de ficelle, maintenir la propri�t� du noeud borrom�en, � cette seule condition que les deux droites ne sauraient quelque part, entre ce noeud et l'infini, se recouper que d'une seule fa�on, c'est � savoir, pour prendre la ligne droite R, qu'il faut la tirer, si je puis dire, en avant, alors que la ligne S de la figure de droite, on ne peut la tirer que en arri�re, qu'il ne faut pas, en quelque sorte, qu'il ne faut  pas qu'elle soit amen� � se boucler deux � deux, ce que, de toute fa�on exclut la figure centrale qui, ayant d�j� fait qu'une des boucles, qu'un des ronds, soit le rond blanc sur le rond rouge, d�finit, de ce seul fait, quelque soit son sort ult�rieur, la position stricte de la droite infinie bleue, qui doit passer sous ce qui est dessous, et sur ce qui est dessus, pour m'exprimer d'une fa�on simple. A cette condition, le noeud borrom�en fonctionne.

    Je voudrais vous indiquer ceci, c'est que si nous situons ce rond, le bleu, du R�el, si nous situons ce rond, du Symbolique, et celui-ci, de l'imaginaire, je me permets de vous indiquer qu' ici se situe, se situe d'une mise � plat, autrement dit dune r�duction de l'Imaginaire, car il est clair que l'Imaginaire,  toujours, tend � se r�duire d'une mise � plat, que c'est l�-dessus que se fonde toute figuration, �tant bien entendu que �a n'est pas parce que nous aurions chiffonn� ces trois ronds de ficelle qu'ils seraient moins nou�s borrom�ennement, dans le R�el, c'est-�-dire au regard de ceci que chacun d'eux d�nou� lib�re les deux autres, la chose serait toujours vraie.

    Comment se fait-il qu'il nous faille, qu'il nous faille cette mise �-plat, pour pouvoir figurer une topologie quelconque ? C'est (p17->) tr�s certainement une question qui attient � celle de la d�bilit� que j'ai qualifi�e de mentale, pour autant qu'elle est enracin�e du corps lui-m�me.

    Petit a, ai-je �crit, ici, soit dans l'Imaginaire, mais aussi bien dans le Symbolique, j'inscris la fonction dite du sens. Les deux autres fonctions, celles qui rel�vent de ce qui est � d�finir comme au regard du point central permettant d'y ajouter trois autres points, ceci est quelque chose d'� d�finir, nous avons jouissance. I1 s'agit de savoir, ces deux jouissances, pour autant que, par exemple, une, nous pourrions la d�finir, mais laquelle ? Jouir de la vie, si le R�el, c'est la vie, nous sommes amen�s � l'y r�f�rer, mais est-ce s�r, si le R�el, c'est la vie, la jouissance, pour autant qu'elle participe de l'Imaginaire du sens, le jouir de la vie, pour tout dire, c'est quelque chose que nous pouvons situer dans ceci qui, notons-le, n'est pas moins un point que le point central, le point dit de l'objet a, puisqu'il conjoint, � l'occasion, trois surfaces qui, �galement, se coincent .

    Qu'en est-il, d'autre part, de cet autre mode de jouissance, celui qui se figure d'un recoupement, d'un serrage, o� vient ici 

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le R�el, le coincer � la p�riph�rie de  deux autres ronds de ficelle ? Qu'en est-il de cette jouissance ? Ce sont des, pr�s, d�s points que nous aurons � �laborer, puisqu'aussi bien ce sont ceux qui nous interrogent.  

     Un point que je sugg�re est d'ores et d�j� celui-ci, pour revenir � Freud, c'est � savoir que quelque chose de triadique, il l'a �nonc� ; " Inhibition, Sympt�me, Angoisse ", je dirai que l'inhibition, comme Freud lui-m�me l'articule, est toujours affaire de corps, soit de fonction. Et pour l'indiquer d�j� sur ce sch�ma, je dirai que l'inhibition, c'est ce qui, quelque part, s'arr�te de s'immiscer, si je puis dire, dans une figure qui est figure de trou, de trou du Symbolique. Nous aurons � discuter cette inhibition pour savoir si ce qui se rencontre chez l'animal, o� il y a dans le syst�me nerveux centres inhibiteurs, est quelque chose (p18->) qui est du m�me ordre que cet arr�t du fonctionnement, en tant qu'imaginaire, en tant que sp�cifi�, chez l'�tre parlant, s'il est concevable que quelque chose soit du m�me ordre, � savoir la mise en fonction, dans le n�vraxe, dans le syst�me nerveux central d'une activit� positive, en tant qu'inhibitrice. Comment est-il concevable que l'�tre pr�sum� n'avoir pas le langage se trouve conjoindre dans le terme d'inhibition quelque chose du m�me ordre que ce que nous saisissons l�, au niveau de l'ext�riorit� du sens, que ce que nous saisissons l� comme relevant de ce qui se trouve, en somme, ext�rieur au corps, � savoir cette surface, pour la topologiser de la fa�on dont je vous ai dit que c'est assur�ment seulement sur deux dimensions que ceci se figure, comment l'inhibition peut avoir � faire � ce qu'elle d�fait d'arr�t qui r�sulte de son intrusion dans le champ du Symbolique.

    I1 est, � partir de ceci, et pas seulement � partir, il est tout � fait saisissant de voir que l'angoisse, en tant que elle est quelque chose qui part du R�el, il est tout � fait sensible de voir que c'est cette angoisse, qui va donner son sens � la nature de la jouissance qui se produit ici (sous a) du recoupement mis en surface, du recoupement eul�rien du R�el et du Symbolique .

    Enfin, pour d�finir le troisi�me terme, c'est dans le sympt�me que nous identifions ce qui se produit dans le champ du R�el. Si le R�el se manifeste dans l'analyse, et pas seulement dans l'analyse, si la notion de sympt�me a �t� introduite, bien avant Freud par Marx, de fa�on � en faire le signe de quelque chose qui est ce qui ne va pas, dans le R�el, si, en d'autres termes, nous sommes capables d'op�rer sur le sympt�me, c'est pour autant que le sympt�me est de l'effet du Symbolique dans le R�el; c'est pour autant que ce Symbolique, tel que je l'ai dessin� ici, doit se compl�ter, ici, et pourquoi est-ce ext�rieur ? - c'est ce que j'aurai � manipuler pour vous, dans la suite - c'est pour autant que l'Inconscient est pour tout dire ce qui r�pond du sympt�me, c'est pour autant que ce noeud, ce noeud lui, bien r�el, quoique seulement refl�t� dans l'Imaginaire, c'est pour autant que ce noeud rend compte d'un certain nombre d'inscriptions par quoi des surfaces se r�pondent, que nous verrons que l'Inconscient peut �tre responsable de la r�duction du sympt�me.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
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relu ce 14 août 2005